En Chine
Les ventes des constructeurs automobiles allemands ont repris quelques couleurs au deuxième trimestre, mais restent plombées par leurs mauvaises performances en Chine, où ils subissent la concurrence féroce des acteurs locaux.
Le numéro 1 européen Volkswagen a réalisé un chiffre d’affaires en hausse de plus de 15% sur un an, porté par ses ventes solides partout dans le monde, particulièrement en Amérique du Nord et en Europe, à l’exception de la Chine, selon un communiqué publié la semaine dernière.
Sur la première moitié de l’année, les livraisons du groupe ont baissé de 1,2% en Chine, le marché principal du groupe aux dix marques, où il réalise environ 40% de ses ventes.
En conséquence, le groupe a révisé ses perspectives de livraisons pour l’année, réduisant l’objectif de 9,5 millions de véhicules à une fourchette entre 9 et 9,5 millions.
Même constat chez Mercedes, dont le chiffre d’affaires global a augmenté de 5%, soutenu par les ventes de son segment de luxe et de ses camionnettes, majoritairement aux Etats-Unis et en Allemagne.
Mais ses revenus en Chine – pays qui représente 20% des ventes du groupe -, ont chuté de 9% au deuxième trimestre.
Les deux constructeurs font face à la concurrence acharnée des marques locales en Chine, plus jeunes et concentrées uniquement sur les véhicules électriques, à l’image de BYD.
Ce dernier a dépassé cette année la marque VW en termes de ventes de véhicules en Chine, tous types de moteurs confondus.
Pour rattraper son retard, Mercedes a dévoilé mi-avril le « premier modèle entièrement électrique » de son emblématique marque de limousine Maybach à l’occasion du salon l’automobile international de Shanghai.
De son côté, Volkswagen multiplie les partenariats avec des acteurs locaux dans sa stratégie « China pour China ».
Après un contrat avec Horizon Robotics, un spécialiste chinois de l’intelligence artificielle, signé en octobre, Volkswagen a annoncé mercredi deux nouveaux partenariats de ses marques VW et Audi avec Xpeng et SAIC, deux poids lourds du secteur automobile en Chine afin de concevoir des modèles destinés aux conducteurs chinois.
Ces partenariats ont pour objectif d' »d’élargir notre gamme de produits pour les clients chinois » et de « gagner de la vitesse sur le marché chinois », a expliqué le groupe lors d’une conférence de presse à l’occasion de la publication de ses résultats.
Il souhaite rester parmi le « top 3 » des constructeurs automobiles sur le marché chinois.
Malgré ces initiatives, l’affaiblissement des constructeurs automobiles allemands en Chine, qui devait être leur nouvel Eldorado, pourrait s’accentuer.
D’après le cabinet de conseil AlixPartners, les constructeurs chinois devraient répondre à 51% de la demande chinoise en 2023, puis atteindre 65% du marché en 2030.
« Alors que l’industrie s’est concentrée sur Tesla, le moment est venu de se préparer à la concurrence future des importations chinoises », alertait aussi mi-juillet le cabinet au sujet du reste de la demande mondiale.
« Il y a deux ans tout le monde me disait que c’était un problème de ne pas être en Chine, mais ça devient un challenge pour certaines marques présentes là-bas », a commenté Luca de Meo, le DG du constructeur français Renault, lors d’une conférence de presse à l’occasion des résultats du premier semestre.
Le groupe français Renault a rencontré des difficultés dans ses trois coentreprises en Chine, où il fait construire quelques véhicules, dont la petite électrique Dacia Spring.
« Les relations avec l’écosystème chinois vont continuer à être importantes, il est incontournable notamment pour la chaîne de valeur des véhicules électriques », a-t-il néanmoins ajouté.