Les houtis multiplient leurs attaques contre l’Arabie Saoudite

Ce mardi, les rebelles houtis, insurgés yéménites pro-iraniens, ont lancé, pour la troisième fois en l’espace d’un mois, un nouvel assaut au drone sur l’aéroport d’Abha au sud du royaume saoudien.

C’est ce qui ressort d’un communiqué de la coalition internationale menée par Riyad dans lequel il est précisé, par ailleurs, que huit saoudiens et un ressortissant indien ont péri lors de cette attaque. De leur coté, les insurgés houtis ont affirmé sur leur chaîne de télévision «Al-Massirah» avoir «lancé une vaste opération prenant pour cible des avions militaires à l’aéroport international d’Abha»; une offensive effectuée à l’aide de drones.

Pour rappel, à la mi-mai, ces derniers avaient attaqué des installations pétrolières saoudiennes en usant de drones chargés d’explosifs, avant de tirer, le 12 juin, un missile en direction de l’aéroport d’Abha qui a fait 26 blessés puis un nouveau tir de missile le 23 juin qui a coûté la vie à un ressortissant syrien et blessé 21 saoudiens.

La multiplication par les houtis d’attaques par l’entremise de drones a mis à nu les failles du système de défense anti-missile et anti-aérien de Riyad alors même que l’Arabie Saoudite a dépensé des centaines de milliards de dollars pour l’achat d’avions de combat et d’équipements militaires lourds et que son armée de l’air reste «l’une des meilleures branches» de ses forces armées si l’on en croit Becca Wasser l’analyste politique de la RAND Corporation.

Et cette dernière de préciser, en outre, qu’en ciblant des infrastructures clés, les Houtis visent à «mettre sous pression le gouvernement saoudien en forçant la population à subir le coût de la guerre au Yémen».

Washington, qui soutient fermement Riyad, a immédiatement condamné ces attaques y voyant la main de Téhéran au motif qu’elles auraient été perpétrées «par des armes et une technologie iraniennes»; ce que la République islamique s’est empressée de démentir.

A noter que ces attaques surviennent à un moment où les tensions dans la région battent leur plein d’abord lorsque Washington a accusé Téhéran d’avoir attaqué deux pétroliers en mer d’Oman au sud-est du Détroit d’Ormouz, un corridor par lequel transite toute la production pétrolière moyen-orientale destinée au marché mondial, puis à la suite de la destruction le 20 juin par l’Iran d’un drone américain entré dans son espace aérien; ce que Washington avait formellement démenti en affirmant que celui-ci a été abattu alors qu’il se trouvait au-dessus des eaux internationales.

Or, si l’on en croit les médias officiels saoudiens, la riposte ne s’est pas fait attendre et la coalition menée par Riyad a saisi cette occasion pour intensifier ses raids aériens contre les positions des insurgés à Sanaâ, la capitale yéménite, et dans la région de Hajjah au nord du pays.

Ceci étant dit, il faudrait quand même rappeler que la situation au Yémen est tellement grave qu’elle avait été qualifiée par les Nations-Unies de «pire crise humanitaire du monde» puisque 2,2 millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire et que 8,4 millions sont en situation dite de «pré-famine».

D’après les rapports élaborés par diverses ONG, 3,3 millions de personnes ont été contraintes à quitter leurs habitations. En effet, 1,3 millions de yéménites ont fui le pays alors que près de 2 millions se sont réfugié dans les gouvernorats de Taizz, Aden et Lahj.

Jusqu’à quand va durer ce conflit dont la population yéménite paie, depuis plus de quatre années, un bien lourd tribut ? Attendons pour voir…

Nabil Bousaadi

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