Les Moldaves réclament une adhésion rapide à l’Union européenne

Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

La Moldavie, cette ancienne république soviétique de 2,6 millions d’habitants qui est aussi le pays le plus pauvre du vieux continent, estime que son entrée dans l’Union Européenne après qu’elle ait bénéficié, en Juin 2022, du statut de « candidat officiel » à l’adhésion, serait sa seule garantie pour ne pas être, après l’Ukraine, la prochaine cible de la Russie.

Aussi, est-ce pour clamer leurs aspirations européennes que, ce dimanche, quelques 75.000 personnes, selon la police, se sont rassemblées devant le siège du gouvernement moldave à Chisinau, la capitale du pays, dans une ambiance festive, en brandissant des drapeaux moldaves et européens car comme l’a affirmé la présidente moldave Maia Sandu, au pouvoir depuis 2020, « la guerre en Ukraine a mis les choses en noir et blanc : on voit très clairement, maintenant, ce que le monde libre veut dire et ce que signifie le monde autoritaire pour nous tous ».

Craignant comme tous ses compatriotes « les menaces » que fait peser la Russie sur la Moldavie, Liuba Bonta, une retraitée de 63 ans, souhaiterait que son pays qui se vide de sa population depuis qu’il a obtenu son indépendance, en 1991, sorte du « marasme » dans lequel il est plongé.

« Nous sommes venus dire haut et fort, avec confiance et fierté, que la place de la Moldavie est dans l’Union Européenne (…) L’Europe est bien plus qu’un slogan politique, c’est un mode de vie, un rêve qui doit devenir réalité et le seul chemin pour que nos enfants puissent vivre en paix » a déclaré la présidente moldave Maia Sandu, qui fut à l’initiative de cette manifestation destinée à montrer le soutien des Moldaves à une adhésion européenne et qui, ce jour-là, avait, à ses côtés, Roberta Metsola, la présidente du Parlement européen. 

Ainsi, après qu’en Février dernier, Maia Sandu, dont le pays est régulièrement secoué par des manifestations prorusses, ait accusé Moscou de fomenter un coup d’Etat pour renverser le pouvoir en place à Chisinau et dénoncé la « guerre hybride » menée par la Russie, la dirigeante moldave a déclaré, la semaine dernière, lors d’un entretien accordé, à l’AFP, en marge de la tenue, en Islande, d’un sommet du Conseil de l’Europe, que son souhait est de faire adhérer son pays à l’Union Européenne « dès que possible » pour se protéger de la Russie qui, à ses yeux, « va continuer à être une grande source d’instabilité dans les années à venir » du fait, notamment, de la présence de soldats russes dans la région séparatiste de Transnistrie, un territoire à cheval sur la Moldavie et l’Ukraine peuplé de roumanophones, d’ukrainiens et de russes.

Mais bien qu’elle espère « avoir une décision sur l’ouverture de négociations dans les prochains mois », Maia Sandu qui reste persuadée que seule l’adhésion à l’Union européenne pourrait sauver son pays, sait pertinemment que ce sont, essentiellement, la fragilité économique de la Moldavie et la corruption qui la gangrène qui entravent fortement son adhésion à l’Union européenne. 

La présidente Maia Sandu va-t-elle s’atteler, avec toute la célérité requise, à la lutte contre la corruption et à l’amélioration de la situation économique du pays pour pouvoir accélérer l’entrée de la Moldavie dans l’Union européenne afin de la protéger de cet ours russe qui ne dort que d’un œil et qui n’en fera qu’une bouchée ?

Attendons pour voir…

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