Les plans d’action régionaux de 2023 nécessitent une enveloppe de 8,41 MMDH

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur

Le ministère de l’Intérieur s’attèle actuellement à l’étude des projets et plans d’action régionaux au titre de 2023, qui nécessiteront une enveloppe budgétaire estimée à 8,41 milliards de dirhams (MMDH), et ce dans le cadre de la mise en oeuvre du programme de réduction des disparités territoriales et sociales en milieu rural (2017-2023), a affirmé, lundi à Rabat, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit.
En réponse à une question orale devant la Chambre des Représentants autour du thème « les disparités territoriales et sociales », le ministre a précisé que ce montant est réparti entre les conseils des régions (3,6 MMDH), le Fond pour le développement rural et les ministères chargés des secteurs de l’agriculture, la santé, l’éducation et l’équipement (3,39 MMDH), l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) avec 415,85 millions de dirhams (MDH) et l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (495 MDH), ce qui portera à 50 MMDH le budget global consacré au programme de réduction des disparités territoriales et sociales en milieu rural.
Afin de parachever l’application et la mise en oeuvre de ce programme, le ministère de l’Intérieur procède, à travers les comités régionaux de développement du milieu rural et des zones montagneuses, au suivi et à l’accompagnement nécessaires pour accélérer la cadence de réalisation des projets, assurer une répartition équilibrée des missions entre le différents partenaires dans chaque région et actualiser les données du système informatique dédié à ce programme, a ajouté M. Laftit.
Par ailleurs, le ministère de tutelle procède à la programmation de projets dès la réalisation des études nécessaires tout en veillant à maîtriser leurs coûts, tout en orientant les investissements vers les zones les moins développées, a-t-il souligné, relevant que les efforts concernent aussi la poursuite de la programmation et la réalisation du plan d’action de la dernière année du programme, à savoir 2023.
Il s’agit également de la mise en oeuvre des propositions du comité d’audit interne, l’étude de l’évaluation du programme à mi-parcours et la garantie de la continuité des projets réalisés à travers des mécanismes et outils de gestion et de maintenance des projets qui connaissent un vide institutionnel dans l’étape post-livraison, sans oublier la consécration de l’approche de planification territoriale participative intégrée, basée sur une méthodologie d’identification des besoins et des priorités, en vue de garantir l’efficacité et l’efficience des investissements programmés, a fait savoir le ministre.
Après avoir rappelé les objectifs du programme de réduction des disparités territoriales et sociales en milieu rural, mis en œuvre conformément aux Hautes instructions royales contenues dans le discours royal du 30 juillet 2015, M. Laftit a indiqué que le bilan provisoire de ce programme, au titre de la période 2017-2022, comporte l’élaboration de six plans d’action régionaux annuels pour le développement du milieu rural, pour un montant total de près de 41,43 MMDH, soit 83 pc de l’enveloppe budgétaire globale consacrée à ce programme.
Pour ce qui est de l’impact des projets réalisés, le ministre a précisé que 1.066 communes territoriales rurales ont été ciblées et que 142 centres à caractère rural et 59 communes à caractère urbain mais qui connaissent une forte interaction avec la population rurale, ont bénéficié de ces projets, ajoutant que ce programme à permis la création de plus de 103 millions de journées de travail et de 234 mille opportunités d’emploi directes ou indirectes.
De même, le nombre des communes qui ont vu une amélioration de leur situation en matière d’électrification rurale a atteint 4.118, alors que 418 communes ont connu une amélioration sur le plan de l’alimentation en eau potable.
Sur le plan des routes et des pistes rurales, une amélioration a été constatée dans 358 communes, alors que 128 communes ont connu une évolution positive en matière de mise à niveau et d’équipement des structures d’enseignement et 157 ont vu une amélioration de leurs structures de santé.
M. Laftit a mis l’accent sur les réalisations de ce programme qui ont permis d’améliorer l’accès de la population rurale aux services de base et de réunir les conditions nécessaires pour le renforcement et la diversification des capacités économiques des zones montagneuses, ce qui aura pour effet d’améliorer les conditions de vie des populations et les indicateurs de développement humain dans ces régions.
Il a aussi relevé les difficultés auxquelles se heurte ce programme, notamment la hausse des prix du matériel de construction en raison de la conjoncture économique que connaît le Maroc à l’instar des autres pays et des effets négatifs de la situation du tourisme suite à la pandémie, ce qui a entraîné des difficultés budgétaires ayant affecté tous les plans régionaux.
“Les contributions des ministères en charge de certains secteurs concernés ont connu un recul, et les efforts sont menés actuellement pour rattraper le retard enregistré dans cette étape”, a dit M. Laftit.
Gagner le pari de la réduction des disparités territoriales et sociales “ne requiert pas seulement de mobiliser davantage d’investissements publics pour résoudre les déficits, mais aussi de faire de ces investissements des leviers de renforcement des capacités des régions afin qu’elles puissent améliorer leur attractivité et leur compétitivité”, a-t-il souligné, notant que le programme de réduction des disparités territoriales et sociales en milieu rural reste un programme complémentaire de l’action des différents départements sectoriels.
“Ce programme a ses particularités et ses conditions propres de mise en œuvre, et ne peut en aucun cas remplacer les programmes des secteurs ministériels. Il s’agit seulement d’une contribution visant à réduire les déficits et résoudre les dysfonctionnements constatés entre les régions et dans chaque région”, a insisté M. Laftit.
Il a, en outre, mis en exergue les réalisations et l’expérience accumulée grâce à ce programme, que ce soit à travers le système de suivi et d’évaluation ou le système d’information géographique utilisé pour déterminer les priorités, en passant pour le renforcement des capacités et des compétences humaines chargées de mettre en oeuvre ce programme, estimant qu’il s’agit là d’un capital important qui peut être mis à profit pour déployer d’autres programmes similaires dans l’avenir.

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