L’obscurité érigée en mode opératoire à Sala Al Jadida

Pour faire de l’économie d’énergie

M’Barek Tafsi

A Sala Al Jadida, « Sala Noor », la société de développement local (SDL), créée pour la gestion de l’éclairage public de la ville de Salé dont fait partie Sala Al Jadida doit avoir réalisé, au terme de son contrat, plus que l’objectif qu’elle s’est fixée de réduire de 41 % les consommations d’énergie.

   Pour y parvenir, la société a établi un plan d’austérité drastique pour ne financer que le minimum.

   Dimanche 15 mai courant, une dame qui s’est présentée sous le nom de Fatima Zahra, a affirmé au téléphone être en charge de recueillir les remarques des habitants sur les prestations de Sala Noor, tout en promettant de les transmettre au directeur de cette société ou à qui de droit.

Le Conseil communal de Salé détient 51% du capital de cette SDL et Oksa-Maroc 49%. Il assure également la présidence de son conseil d’administration.

Tout en espérant que le conseil communal et sa SDL, dont le démarrage remonte à septembre 2014, agissent dans l’intérêt des citoyens pour faire sortir la cité royale de Sala Al Jadida de l’obscurité, force est de constater que les habitants ne peuvent qu’être déçus et scandalisés en général par la dégradation de leur cadre de vie et de leur sécurité outre l’occupation des rues par les marchands ambulants et les bandes de dealers et de trafiquants de drogue. En particulier en cette période de chute du pouvoir d’achat des citoyens, suite à la flambée des prix des produits de consommation et des services de base dont en premier lieu des carburants.  

Des gangs profitent de l’obscurité

Opérant en gangs organisés, qui n’hésitent pas à proférer menaces et représailles et à agresser même des personnes vulnérables pour faire régner un climat de peur et de terreur, les trafiquants de drogues et les malfaiteurs profitent de l’obscurité, érigée en mode opératoire par la société Sala Noor, pour faire de l’économie d’énergie.

Ils s’activent en toute impunité, surtout pendant la nuit, en particulier à l’intérieur des jardins et à travers les ruelles et les allées qui séparent les groupes d’immeubles de la ville. Ils ont fait de la « KHOSSA » (la fontaine), totalement à l’abandon et des alentours de l’ISTA (institut spécialisée de technologie appliquée) leur terrain de prédilection. Les étudiantes et les étudiants de l’ISTA sont une cible de choix facile des dealers de drogues.

En effet, plus rien ne marche en ce qui concerne l’éclairage public de la cité: Trois lampadaires en moyenne sur quatre sont en panne. C’est la façon la plus « ingénieuse » mise en œuvre par Sala Noor dans le cadre de son plan d’austérité pour « faire l’économie d’énergie » et donc gagner de l’argent au détriment de la sécurité des citoyens et de leur bien être.  

  Et pourtant, cette société a hérité en 2014 de toutes les installations requises  d’un éclairage public moderne au service de la sécurité et du confort des habitants. C’était un éclairage public bien conçu et entretenu.

Malheureusement, depuis son arrivée, Sala Noor ne se soucie que de la réduction des dépenses. Mais jamais de l’entretien ou du renouvellement. C’est sa vision de l’économie d’énergie, qu’elle confond avec austérité. Pas un centime n’a été investi dans l’éclairage public par cette société à Sala Al Jadida.

Lors de leurs interventions, ses « techniciens » disent manquer de tout. Pas de pièces de rechange, pas de matériel (lampadaires, vis, torches etc.). Économie d’énergie oblige. C’est du moins ce qu’ils avancent comme prétexte, tout en suggérant aux habitants d’acquérir à leurs frais de nouveaux moyens d’éclairage. D’aucuns ont adhéré à ces conseils, d’autres espèrent que les élus locaux honorent leurs promesses électorales.

En somme, les habitants assistent, impuissants, à la dégradation de leur cadre de vie en général, depuis que la cité royale ait été complètement abandonnée par la mairie de Salé. C’est une réalité qui fait que certains vendeurs ambulants de fruits et légumes ont occupé un tronçon d’une artère de contournement de la cité où ils se sont installés pour de bon. Juste devant une caserne des forces auxiliaires.

Triste sort que celui réservé à cette première ville satellite du Maroc à la sortie de Rabat en direction de Tanger, érigée en province jusqu’en 1998.

Bien qu’elle dispose de tous les services administratifs et de tous les atouts pour prendre en main la gestion de ses affaires, Sala Al Jadida ou Al Hay Al Malaki, comme aiment l’appeler d’aucuns, a été rattachée à Salé, qui semble avoir d’autres chats à fouetter ailleurs. En tout cas, jamais au profit des habitants de Sala Al Jadida.

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