Londres condamne le comportement de Téhéran

Une irano-britannique torturée en Iran

Attendons pour voir…

Par Nabil El Bousaadi

Un mois après avoir fini de purger une peine d’emprisonnement de cinq années, Nazarin Zaghari-Ratcliffe, une irano-britannique de 42 ans poursuivie, par la justice iranienne, pour « propagande » contre la République islamique, a été condamnée, le 26 Avril dernier, à un an de prison et à un an d’interdiction de quitter le pays ; ce qui, pour le chef de la diplomatie britannique constitue une « torture » qui n’a aucune raison d’être et qui, à ce titre, met les autorités iraniennes au-devant de l’« obligation, claire et sans équivoque, de la libérer ». 

Chef de projet au sein de la Fondation Thomson Reuters, la branche philanthropique de l’agence de presse « Reuters », Nazarin Zaghari-Ratcliffe avait été arrêtée en 2016, à Téhéran, au moment où elle était venue rendre visite à ses parents. Accusée de « complot contre l’Etat » – ce qu’elle nie farouchement – l’intéressée avait été condamnée à cinq années d’emprisonnement. Autorisée en mars 2020 à quitter la prison après la propagation du Covid-19, elle sera assignée à résidence au domicile familial et mise dans l’obligation de porter le bracelet électronique dont elle vient d’être autorisée à se débarrasser, le 7 mars dernier.

Aux dire de son époux, le britannique Richard Ratcliffe, l’intéressée serait « otage » d’un jeu politique portant sur une vieille dette contractée par le Royaume-Uni et afférente à la somme de 467 millions d’euros que le Shah d’Iran avait versé à Londres au titre de l’achat de chars que les autorités britanniques n’ont jamais voulu livrer à Téhéran après l’éviction du monarque iranien et l’instauration de la République islamique.

Cette nouvelle peine de prison infligée à Nazarin Zaghari-Ratcliffe constitue, pour son époux, une très claire « tactique de négociation » en ce moment où Téhéran et les grandes puissances internationales tentent, tant bien que mal, de sauver l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien.

Dénonçant la nouvelle condamnation infligée à la ressortissante irano-britannique, le Premier ministre Boris Johnson a estimé que cette dernière ne doit, en aucune manière, être « condamnée à une peine supplémentaire de prison » et assuré que Londres va « travailler très dur » pour obtenir sa libération.

Aussi, en affirmant, ce dimanche, que « des discussions »  sont en cours pour extirper Nazarin Zaghari-Ratcliffe des griffes de la justice de la République islamique, le ministre britannique des Affaires étrangères a démenti, par ailleurs, les propos rapportés par une chaîne de télévision iranienne selon lesquels l’affranchissement de l’intéressée serait subordonné au paiement des fameux 467 millions d’euros dont le Royaume-Uni serait redevable envers l’Iran mais reconnu, néanmoins, que cette dette « doit être remboursée » et déclaré que son gouvernement est « en train d’examiner les modalités pour y procéder ».

La nouvelle peine d’emprisonnement, « indûment » infligée à la ressortissante irano-britannique Nazarin Zaghari-Ratcliffe après cinq années de privation de liberté, va-t-elle être annulée à l’issue des pourparlers bilatéraux menés par Londres et Téhéran et en marge des négociations afférentes à la réactivation de l’accord de Vienne encadrant le nucléaire iranien?

Attendons pour voir…

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