…L’urgence de l’action face à des crises en cascade

77è anniversaire ONU

 Par Karim AOUIFIA – MAP

Alors qu’elle s’apprête à célébrer le 77è anniversaire de l’entrée en vigueur de sa Charte qui prône les vertus de la paix face aux « affres de la guerre », l’organisation des Nations Unies se retrouve aujourd’hui “assaillie” d’une cascade de crises qui couvent dans plusieurs parties du monde et dont l’acuité appelle des actions urgentes, coordonnées et bien ciblées.Pour plusieurs observateurs, les Nations Unies, « foyer » du multilatéralisme et de l’action commune, traverse une période délicate, exacerbée par des crises multiples et compliquées qui mettent en péril les valeurs de la paix, du bien-être et menacent parfois l’existence même de l’humanité.  De l’humanitaire, à la crise climatique en passant par les conflits armés qui se prolifèrent ici et là, outre les récentes menaces d’une guerre nucléaire, les Nations Unies ne savent plus à quel saint se vouer.“Les Nations Unies sont aux prises avec un nombre croissant de crises humanitaires, nées des répercussions” du conflit armé entre la Russie et l’Ukraine” à l’origine d’une insécurité alimentaire mondiale, ainsi qu’avec des désastres naturels qui deviennent de plus en plus meurtriers à cause du réchauffement climatique, indique Robbie Gramer, spécialiste de la diplomatie et de la sécurité au magazine américain, « Foreign Policy ». S’ajoutent à ces crises, une série de conflits « désastreux » dans d’autres parties du globe comme la Syrie, l’Ethiopie, le Mali et Haïti, lesquels compliquent la tâche et la mission de l’organisation multilatérale qui consiste principalement à faire respecter les principes fondateurs énoncés dans sa Charte adoptée en 1945, à défendre la cause de la paix et faire régner le pouvoir de l’espoir et l’esprit de coopération.Dans son message marquant la célébration de la journée internationale des Nations Unies, Antonio Guterres, Secrétaire général de l’organisation multilatérale, a reconnu cette réalité historique en soulignant que l’ONU est née d’un espoir, celui de passer d’un conflit planétaire, en l’occurrence la Seconde Guerre mondiale, à la coopération internationale. Or, cet espoir se heurte constamment à un chemin sournois fait d’embûches et de tribulations qui posent un énième test à la résilience de la communauté internationale face à des crises faisant partie de la nature même de l’être humain. 

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A ce propos, le chef de l’ONU, qui a multiplié dernièrement les initiatives auprès de Moscou et Kiev pour obtenir un accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes via la Mer noir afin d’atténuer l’impact de la crise alimentaire, notamment dans les pays en voie de développement, a concédé qu’aujourd’hui, que l’organisation de Turtle Bay, au centre de Manhattan, est mise à l’épreuve comme jamais auparavant. Ne cédant pas face à l’immensité des défis, le haut responsable onusien fait appel à l’espoir qui a présidé à la naissance des Nations Unies, en indiquant que “c’est précisément pour de telles circonstances que cette organisation a été créée”.A ses yeux, la communauté internationale doit, plus que jamais, faire vivre les valeurs et les principes de la Charte des Nations Unies partout dans le monde, en donnant une chance à la paix et en mettant fin aux conflits qui menacent les vies, compromettent l’avenir et compromettent le progrès mondial. Pour le chef de l’ONU, la paix et la sécurité vont main dans la main d’où la nécessité, selon lui, d’accentuer les efforts pour mettre fin à l’extrême pauvreté, réduire les inégalités et sauver les objectifs de développement durable. Il a, dans ce cadre, reconnu que la réalisation de ces objectifs d’ici 2030 semble hors de portée, expliquant que le Covid-19 a plongé des millions de personnes dans la pauvreté, réduisant à néant plus de quatre années de progrès accomplis de haute lutte, alors que les inégalités se creusent et l’économie des pays et des ménages est mise à mal par les pertes d’emplois, la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, et le spectre grandissant d’une récession mondiale. Face à l’énormité de la mission dévolue à l’organisation internationale dès sa création, son secrétaire général fait appel, encore une fois, à l’espoir et à la conviction que l’humanité peut accomplir de grandes choses lorsqu’elle travaille dans un esprit de collaboration et de solidarité mondiale.Pour des experts des relations internationales, l’aboutissement de cette mission titanesque passe inéluctablement par une réforme profonde des structures de l’organisation des Nations Unies, notamment le Conseil de sécurité, l’instance chargée du rétablissement de la paix et de la sécurité. D’autres spécialistes estiment que cette entreprise même est sujette à des problématiques qui concernent notamment la nature de la réforme voulue.“Le problème c’est que tout le monde veut la réforme », relève Richard Gowan, spécialiste de l’ONU à l’International Crisis Group, ajoutant qu' »il n’y a pas un seul pays sur terre qui ne déclare pas en public que l’ONU a besoin de changer pour se mettre au diapason des réalités du monde d’aujourd’hui ».Or, cette réforme ne fait pas l’unanimité et demeure un vœu pieux car chacun entretient et défend sa propre vision, conclut l’expert.

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