Michael Bloomberg candidat pour l’investiture démocrate…

C’est officiel depuis ce dimanche : Michael Bloomberg, celui qui fut maire de New York de 2003 à 2013 et qui est le fondateur de l’agence de presse d’informations financières qui porte son nom, a déposé sa candidature auprès de la Commission électorale fédérale pour l’investiture démocrate au titre de la prochaine élection présidentielle de 2020.

Considérant que les Etats-Unis ne peuvent pas «se permettre quatre années supplémentaires d’actions immorales et irréfléchies de la part de Donald Trump» et se disant prêt «à dépenser ce qu’il faudra pour battre Donald Trump et reconstruire l’Amérique», le vieux milliardaire de 77 ans, à la tête d’une fortune de plus de 50 milliards de dollars, reste persuadé que si l’actuel locataire de la Maison Blanche venait à remporter un nouveau mandat cela représentera «une menace existentielle» pour le pays et ses valeurs, un désastre dont les Etats-Unis ne se remettront jamais.

Bien qu’étant vu par de nombreux démocrates comme étant à «contre-courant du débat démocrate» marqué notamment par une certaine volonté de «taxer les riches pour corriger les inégalités» et qu’il soit très conservateur sur plan économique tout en étant favorable, par ailleurs, aux droits homosexuels, Michael Bloomberg dont l’entrée en piste aux cotés de trois autres septuagénaires et d’un Donald Trump, lui-même âgé de 73 ans, relance le débat sur l’âge avancé des candidats à l’investiture, se voit déjà victorieux face à Elizabeth Warren, 70 ans, Bernie Sanders, 78 ans – jugé «trop à gauche» par une grande partie de l’électorat démocrate – et, enfin, Joe Biden, 77 ans, qui aura bien du mal à se départir des accusations de «gestes déplacés» dont l’affublent plusieurs femmes.

Après avoir longtemps refusé toute étiquette politique, le vieux magnat de la presse considère que les qualités de gestionnaire dont il a fait preuve en tant que Maire sont largement suffisantes pour lui permettre de convaincre l’électorat démocrate notamment lorsque après les attentats du 11 septembre 2001, il est parvenu à revitaliser New York sans oublier la lutte qu’il mène, par ailleurs, contre le réchauffement climatique et pour la réduction des émissions de carbone en tant qu’ambassadeur spécial de l’ONU depuis 2014.

Sûr donc de sa victoire, Michael Bloomberg dont la candidature est déjà, en soi, un véritable casse-tête déontologique pour les journalistes de son agence de presse qui seront appelés, par la force des choses, à couvrir sa campagne électorale, a lancé, ce dimanche, une campagne de publicités télévisées d’un montant de 31 millions de dollars ; ce que ses «rivaux» ont immédiatement jugé anti-démocratique estimant qu’en agissant ainsi il chercherait à « acheter» l’élection.

Après avoir déclaré à la chaîne américaine ABC «nous accueillons tout le monde dans la course», la candidate démocrate Amy Klobuchar a tenu, tout de même, à préciser que «la carte à jouer n’est pas ‘j’ai plus d’argent que le type à la Maison Blanche’ (mais que) les gens veulent quelqu’un de différent».

Enfin, que fera Michael Bloomberg – s’il venait à être élu – d’une agence comprenant 2400 journalistes, un fil d’actualité, des magazines, une station de radio, une chaine de télévision et une couverture exhaustive de l’actualité politique ? Restera-t-il à la tête d’une agence qui sera devenue le plus puissant média des Etats-Unis d’Amérique alors même qu’il occupe le bureau ovale ? Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

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