Mouvement de protestation à Agadir: libérer l’accès à la Kasbah

Depuis quelques jours, l’escalade à la  fameuse citadelle, surplombant toute la baie pour un magique panorama de haut, baptisée communément, «la Kasbah d’Agadir Oufella», fut interdite aux véhicules privés, pour trois mois, en raison du danger que l’accès représente, en constance, puisqu’il occasionne des drames mortels.

Cette mesure jugée attentatoire au droit à la circulation a suscité un large sentiment de colère, parmi la communauté locale, ainsi que les visiteurs de la ville. D’autant plus que cette décision a coïncidé avec les vacances scolaires qui a fait drainer un gris flux vers la capitale du Souss, fuyant le froid de canard du nord du royaume.

Il convient d’indiquer que cette solution de faire face à la prolifération des accidents fut également estimée trop précipitée. Ce qui a provoqué un certain tollé au sein de la société civile, notamment le mouvement de la sauvegarde d’Agadir. C’est ainsi que cet ensemble de sensibilités politiques, syndicales, et de la société civile notamment son segment des droits de l’homme a observé, samedi dernier en fin d’après-midi, un sit-in au pied de la montagne, muni de ses banderoles et enseignes. Des slogans protestataires ont été levés, en signe de désapprobation contre cette fermeture du passage vers le sommet de ce prestigieux  patrimoine.

Parmi  ses  doléances rendues publiques dans son communiqué, on citera la réclamation de rouvrir cet accès afin que les citoyens recouvrent la liberté constitutionnelle de circuler.

En parallèle  à cette réouverture, les responsables de toutes les parties concernées et impliquées sont appelés à accompagner pleinement  ce déverrouillage par des mesures de réaménagement progressives et de sécurisation suffisantes dans ces lieux historiques qui semblent abandonnés à leur sort.

De même, l’initiative civile de la préservation de la ville appelle toutes les composantes à s’atteler à affronter cette décision qui étouffe les droits et les libertés. Elle se préserve aussi le droit de faire appel à d’autres formes de mouvement.

Ceci étant, il fait bien dire que la Kasbah d’Agadir Oufella mérite bien un autre traitement beaucoup plus réfléchi et édifiant, au lieu d’entreprendre des remèdes laxatifs, attirant le soulèvement des populations. Certes, on aurait enregistré régulièrement des taux élevés de renversement des automobilistes, générant des victimes. Le phénomène devient de plus en plus inquiétant et cette profusion nécessite, en effet, des réactions courageuses pour limiter les dégâts aussi bien humains que matériels.

Pour ce faire, on mit sur le circuit un bus spécial à une fréquence assez suffisante pour le transport des usagers vers la cime de la montagne, ainsi que le maintien des taxis et du transport touristique. Cependant, il serait plus judicieux aussi d’éviter de verser dans la facilité en fermant brusquement l’accès à cette identité patrimoniale d’une traite, avant de mener une réflexion plus approfondie et trouver des solutions urgentes et réalistes, sans porter atteinte à la libre circulation. Car la liberté de circuler est pareillement un droit vital inviolable!

Saoudi El Amalki

Related posts

Top