Nécessité d’adopter un agenda continental permettant de transformer les défis en véritables opportunités

Enaam Mayara, Président de la Chambre des conseillers

La prospérité de la jeunesse africaine passe par l’adoption d’un agenda continental permettant de transformer les défis du développement en véritables opportunités, a affirmé, dimanche à Rabat, le Président de la Chambre des conseillers, Enaam Mayara.

S’exprimant à l’ouverture des travaux de la 2ème édition du dialogue des jeunes du Parlement panafricain, organisé par le Parlement panafricain et accueilli par le parlement marocain, M. Mayara a expliqué que le monde connait des mutations accélérées qui requièrent l’intensification des efforts pour être en phase avec les changements imposés par le nouvel ordre mondial.
L’Afrique dispose d’opportunités et de potentialités à même de permettre l’émergence d’un nouveau cadre de développement continental garantissant des transformations économiques continentales justes et équitables, a-t-il fait savoir, soutenant que trois chantiers structurants doivent être la base de l’essor du continent dont l’adoption d’un Accord de libre-échange africain permettant aux entreprises du continent d’avoir l’accès à un marché de plus de 1,3 milliard de consommateurs ce qui qui favorisera le développement et offrira des opportunités aux jeunes.

Le deuxième chantier est relatif à la quatrième révolution industrielle, qui représente une occasion idoine pour bénéficier des capacités de la jeunesse africaine en matière d’innovation et favoriser la création de richesses et d’opportunités à travers des start-ups innovantes, a-t-il dit, notant que le troisième chantier porte sur l’émergence de nouvelles chaînes de valeurs régionales qui vont progressivement remplacer la chaîne de valeur mondiale d’avant Covid-19.
Il a, à cet égard, insisté sur la nécessité de renforcer les liaisons logistiques entre les pays sur les plans maritime et aérien en vue faciliter l’échange de biens et améliorer les flux commerciaux, ainsi que d’augmenter les fonds pour soutenir l’implantation des activités créatrices de la valeur ajoutée et des opportunités d’emploi pour les jeunes.

Le président de la Chambre des conseillers a également souligné que ces chantiers sont des « opportunités historiques et inédites » pour assurer un développement durable et réduire l’écart de développement avec les pays du Nord, appelant les parlementaires à innover des méthodes basées sur l’efficacité et la qualité, qui auront un impact direct sur les citoyens africains.
M. Mayara a aussi insisté sur la nécessité de mobiliser les efforts et les ressources pour renforcer la souveraineté et la sécurité alimentaires sur le continent, ainsi que d’oeuvrer à la mise en place d’une nouvelle méthode continentale pour renforcer la souveraineté sanitaire et énergétique.
Il a également affirmé que la question de la sécurité alimentaire constitue aujourd’hui le défi le plus important pour le continent, en particulier dans le contexte des crises épidémiques successives, des tensions géostratégiques dans plusieurs régions du monde et des défis du changement climatique.
Après avoir rappelé le discours royal adressé au Sommet des Etats et Chefs de Gouvernement sur la question de la sécheresse et de la gestion durable des territoires le 9 mai 2022, M. Mayara a souligné l’importance de lancer une nouvelle génération d’initiatives parlementaires continentales, pour accompagner l’ambition d’éradiquer la famine et d’assurer la souveraineté et la sécurité alimentaires du continent, à travers l’adoption d’une législation et d’une gestion innovantes des stocks stratégiques nationaux et communs

Il a appelé à réfléchir à la création d’un mécanisme parlementaire continental pour la souveraineté alimentaire au niveau du Parlement panafricain, qui constituerait une plate-forme institutionnelle pour accompagner les chantiers continentaux dans le domaine de la sécurité alimentaire, soutenir les initiatives continentales de production alimentaire et fournir les engrais et les technologies nécessaires pour parvenir à une production alimentaire adéquate à même d’assurer une sécurité alimentaire durable dont bénéficieront les générations futures du continent, conformément aux orientations du Objectifs de Développement Durable 2030 et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

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