Omicron, le variant qui inquiète la communauté scientifique internationale

Covid-19

Ouardirhi Abdelaziz

Des scientifiques sud-africains ont identifié cette semaine, une nouvelle version du coronavirus qui, selon eux, est à l’origine d’une augmentation soudaine d’infections à la Covid-19.Baptisé Omicron, le nouveau variant fait craindre le pire.

Risque accru de réinfection !

Classé comme préoccupant par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le nouveau variant B.1.1.529 et baptisé « Omicron » a été signalé pour la première fois en Afrique du Sud le 24 novembre 2021. Selon le groupe d’experts de l’OMS, les données préliminaires sur ce variant suggèrent qu’il présente un risque accru de réinfection comparé aux autres variants, dont le Delta, actuellement dominant et déjà très contagieux. Les premiers cas positifs au nouveau variant du coronavirus Omicron se sont multipliés samedi en Europe, où l’inquiétude pousse à des restrictions de voyages. Plusieurs pays européens ont convenu, dès vendredi, de suspendre tous les vols en provenance d’Afrique du Sud et de six autres pays d’Afrique australe.

Que sait-on de ce nouveau variant?

Tous les virus, y compris le SARS-CoV-2 qui est responsable de la Covid-19, mutent avec le temps. La plupart des mutations n’ont que peu ou pas d’incidence sur les propriétés du virus. Cependant, certaines mutations peuvent affecter les propriétés d’un virus et influer, par exemple, sur la facilité avec laquelle il se propage .C’est notamment le cas des varient identifiés par les scientifiques jusqu’à présent et connus sous divers noms Alpha, Bêta, Delta, Mu. Avec près de 200 nouveaux cas confirmés par jour ces dernières semaines, l’Afrique du Sud a vu le nombre de nouveaux cas quotidiens grimper à 2465 jeudi. En tentant d’expliquer l’augmentation soudaine des cas, des scientifiques ont étudié des échantillons de virus et ont découvert le nouveau variant baptisé Omicron . Mais ces scientifiques ne savent toujours pas si ce dernier en est responsable, et pour cela il faudra des semaines pour le déterminer .Pour l’heure, rien n’indique que le variant provoque une maladie plus grave. Des experts sud-africains ont déclaré à ce sujet que, comme pour d’autres variants, certaines personnes infectées ne présentent aucun symptôme. L’Organisation mondiale de la santé a convoqué un groupe technique d’experts pour décider si le nouveau variant mérite d’être désigné variant d’intérêt ou variant préoccupant.

Une vitesse de propagation élevée

Dans des propos accordés à 2M.ma, le professeur El Mustapha El Fahim, directeur de la plateforme génomique fonctionnelle au Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), explique que la principale caractéristique du variant Omicron reste le nombre « impressionnant » des mutations qu’il présente.

En effet, plus d‘une trentaine de mutations ont été observées au niveau de la protéine Spike du virus, « la clé » qui permet au Sars-Cov-2 d’envahir les cellules. Dix de ces mutations ont été recensés dans un endroit précis de cette protéine, le RBD, responsable de la liaison avec les récepteurs des cellules humaines, nous explique Pr. El Fahim. Ceci signifie selon le professeur, que ce variant a une grande aptitude à se coller aux récepteurs des cellules et à les envahir plus facilement, ce qui peut impliquer une vitesse de propagation élevée.

Mesures anticipatives

Durant les prochains jours, tous les pays et les instances sanitaires vont mettre ce nouveau variant sous la loupe et observer sa vitesse de propagation , indique le professeur en informant que « le variant omicron va supplanter le variant Delta (qui ne possède que dix mutations) si sa vitesse de propagation est supérieure ».

Face au risque de la propagation de ce variant sur le territoire national, l’action anticipative reste cruciale. Les autorités compétentes ont décidé, vendredi 26 novembre, d’interdire l’accès au territoire national à tous les ressortissants d’Afrique du Sud et des pays d’Afrique Australe (Botswana, Namibie, Lesotho, Eswatini, Mozambique, Zimbabwe), ainsi que des passagers en provenance ou ayant transité par ces pays. Une action nécessaire selon Pr. El Fahim, qui rappelle que toutes les vagues épidémiques que le Maroc a connues ont pour origine des souches importées. La première mesure préventive à opérer est de relever le niveau de vigilance aux frontières et de renforcer les contrôles. Sur ce volet, le Maroc a su faire preuve d’anticipation.

Dans l’attente de tous ces résultats, ce qui est le plus important à faire,  c’est de réduire son exposition avec d’autres personnes, éviter les grands rassemblements, respecte les gestes barrières (porter son masque, se laver les mains au savon, utiliser une solution hydro –alcoolique …), et  surtout se faire vacciner.

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