Pourparlers de paix entre le gouvernement colombien et l’ELN

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

Après le premier cycle des pourparlers de paix tenus entre le gouvernement colombien et l’Armée de Libération Nationale (ELN), en novembre dernier à Caracas, au Venezuela, la seconde phase, qui avait débuté le 13 février dernier à Mexico, s’est achevée, ce vendredi, par un engagement des deux parties à commencer à négocier un cessez-le-feu marquant, ainsi, de nouveaux progrès sur le chemin menant à la fin d’un conflit qui s’est étalé sur six décennies.

Le troisième volet de ces pourparlers de paix, dont la date n’a pas encore été fixée, se tiendra à Cuba, qui a accepté de l’abriter, à la demande officielle des deux parties, après avoir déjà accueilli les négociations qui avaient abouti, en 2016, à la démobilisation des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) qui furent, pendant de nombreuses années, la principale guérilla en Colombie.

Il y a lieu de rappeler, également, que ces discussions entre le gouvernement colombien et l’ELN avaient débuté, en 2018, à La Havane, à la fin de la présidence de Juan Manuel Santos (201-2018) avant qu’Ivan Duque (2018-2022), son successeur à la tête de la Colombie, ne vienne y mettre un terme, en 2019, lorsque la guérilla s’était attaquée à une école de police de Bogota lors d’une opération qui avait fait 23 morts.

Outre l’annonce du « début du processus en vue d’un cessez-le-feu », le texte signé par le gouvernement de Bogota et l’ELN, qui est la plus ancienne guérilla encore en activité en Colombie, lors d’une rencontre qui a eu lieu,  à Mexico, entre les négociateurs des deux parties en présence de la vice-présidente colombienne Francia Marquez, prévoit la mise en place de meilleures conditions pour la participation des Colombiens au processus de paix et l’établissement d’un cadre général pour des accords sur l’aide humanitaire. Ce texte a été lu par la dirigeante indigène Dayana Domico, membre de la délégation gouvernementale colombienne.

En indiquant, par ailleurs, que le cadre du pacte à venir sera le droit humanitaire international, le document précise que « des actions et des dynamiques humanitaires » seront menées « afin de diminuer l’intensité du conflit, faciliter la participation de la population à ce processus de paix et générer des garanties pour que cela soit possible dans les zones où la crise humanitaire est la plus grave ». 

Mais si pour Pablo Beltran, qui représente l’ELN à ces négociations, il s’agit-là d’un « premier pas vers un cessez-le-feu » après que ce conflit ait fait des dizaines de milliers de morts et quelque huit millions de déplacés, c’est, également, une réponse à « une demande de toute la nation colombienne » qui a été entendue par les deux protagonistes, selon Otty Patino, représentant du gouvernement de Bogota et ancien dirigeant du M-19, cette guérilla d’extrême-gauche qui avait déposé les armes en 1990 et à laquelle avait appartenu le président Gustavo Petro, dans sa jeunesse.   

S’achemine-t-on réellement vers la fin d’un conflit qui a ébranlé la Colombie tout au long de ces six dernières décennies ?

Osons l’espérer et attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

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