Réinventer le tourisme d’Agadir

Lors de la journée consacrée, de bout en bout, à la réflexion collective autour de la relance de l’industrie du tourisme à la station d’Agadir, le Conseil Régional du Tourisme avait le privilège de mobiliser une pléiade d’intervenants du secteur. Certes, l’approche inclusive fut méritoire puisqu’on avait donné la parole à tout ce beau monde ; des institutionnels, des professionnels, des acteurs associatifs et enfin, des experts du tourisme, sous ses diverses formes, afin de s’exprimer sur les maux et les panacées à entreprendre. Sur le papier, il n’y avait rien à dire ; tout ce contingent de participants eut vivement fait l’éloge de l’initiative pour son caractère participatif et organisationnel qui force l’admiration. Et c’est tout à l’honneur des organisateurs auxquels revient le mérite de monter une pareille sollicitation de haute qualité ! Cependant, il serait, sans nul doute loisible de s’interroger sur l’impact de cette rencontre dont le débat se focalisait sur les diagnostics marqués de «jérémiades» de tel ou tel segment de l’industrie touristique. La ministre de tutelle et son binôme de l’office se contentaient de prononcer leurs speechs respectifs, lors de la cérémonie d’ouverture et puis s’éclipsèrent furtivement après, sans se donner la peine de rester plus longtemps, éplucher leur plan d’action de redressement de l’après-Covid, en réel échange avec tout le parterre.

Il est bien vrai que les décideurs locaux et régionaux avaient fait état de leur contribution tant au niveau de la mise à neuf de la capitale du Souss ou encore le soutien notoire, à travers toutes les provinces de la région. Toutefois, il faut bien se dire que sans l’implication nodale de l’Etat à l’opération de refonte de différentes activités du tourisme, la reprise n’est nullement acquise. Or, on ne saurait se suffire des verbiages sans effet sur la destination abandonnée à son sort, depuis déjà des lustres. Comment expliquer que, à nos jours, une dizaine d’hôtels, en position d’avant sur le balnéaire, sont éternellement fermés, alors qu’autant d’autres sont dans un état piteux ? Quelle capacité litière pour une station considérée parmi les plus prisées du royaume, en raison de son potentiel tant climatique que naturel et sécuritaire ? Pour quelle offre attrayante serait-on en mesure de vendre pour drainer une clientèle, de plus en plus, exigeante ? Les dessertes aériennes au départ de nombre des marchés émetteurs à destination d’Agadir, sont-elles disponibles, sachant que l’aérien a toujours été le parent pauvre de la station, depuis que les services centraux de l’Etat y ont totalement tourné le dos ? Par quels moyens et dans quelles conditions viendraient alors les clients d’Agadir ? Autant de questions qui n’ont pas été soulevées, pendant les interactions de ladite journée d’étude car en face, les membres de l’Exécutif s’étaient dérobés sans demander leur reste. Le tourisme national est fâcheux, à cause avant tout, une gestion désastreuse de la succession de responsables qui ont failli à leur mission durant des décennies. La crise pandémique aura certainement aggravé ce fiasco de gouvernance dont Agadir aurait, à coup sûr, accusé les retombées chroniques, de par le désintérêt et l’abandon qu’elle avait subis, depuis la fin de la sollicitude de feu SM le Roi Hassan II des années 70 et 80. Il est évident que la reprise du tourisme dans cette ville qui ne cesse d’émerger, sous l’égide de son Successeur, ne serait possible que si l’Etat réinvente le secteur pour de bon, avec les Directives Royales !                          

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