Réveillon ͵βκβʹ

La fin de l’année grégorienne, chrétienne pour certains administrative pour d’autres, a connu le buzz de l’alphabet grec. L’impact de la pandémie continue avec ses doses vaccinales (jusqu’à combien on va se piquer ?), ses restrictions et ses mesures préventives.

Les variants du Sars-CoV-2 sont à omicron qui ne semble pas tendre, quantitativement et sanitairement, vers upsilon pour devenir infinitésimal et inoffensif. Si cela fait le bonheur de Big Pharma, cela plonge la vie quotidienne de nombreuses personnes dans un marasme qui semble se perpétuer. Quand est-ce que l’on verra la fin de ce calvaire ? Quand est ce que l’on peut reprendre la vie d’avant ? Prions pour cela.

Le présent étant réservé pour l’essentiel à la pérennité physique des personnes, l’avenir s’est limité, pour la plupart de la population, à revenir au passé antérieur au lieu de le conjuguer au futur simple.

Un présent dont la densité inflationniste écrase la population, particulièrement les démunis et les défavorisés, celles et ceux qui ne peuvent pas situer Courchevel et ses hôtels dans leur imaginaire. La campagne « Natla9awfbladna » pour la promotion du secteur sinistré du tourisme n’a pas eu d’effet sur ceux qui ont l’argent pour réserver 17 chambres et suites « Barrabladna » pour s’adonner à la glisse, slalomer sur la poudreuse, dévaler les pentes ou atteindre les cimes et oublier, dans les fêtes organisées et le shopping de luxe, le gouvernement des « marocains aux têtes noires » qui aspirent aux changements pour vivre dignement.

Suite à la décision impromptue imposant « la suspension des liaisons aériennes de et vers le Royaume », la visite ludique à Courchevel a été reportée ; et, ce sacrifice a été l’objet d’une communication à la population pour qu’elle apprécie ce geste solidaire.

Anecdote de la vie publique nationale, faute de mieux ! Elle reflète cependant le vide créé par l’absence de communication sur ce qui intéresse l’ensemble du peuple, sur ses attentes et ses aspirations.

Si des taux de croissance sont avancés pour l’année qui s’écoule, l’avenir prospère pour tous reste plus qu’hypothétique. La dynamique de la réforme souffre du gel économique induit par la crise sanitaire et ses répercussions et le maintien de la politique sociale au niveau du discours ; alors que le capital humain se morfond par l’approfondissement des inégalités sociales et les disparités spatiales.

Le malaise est ressenti partout et l’incertitude grandit suite au « confinement » du gouvernement sur lui-même. La mobilisation des forces vives de la Nation ne semble pas préoccuper le gouvernement qui hiberne.

C’est à cette aune, celle de la mobilisation et des restructurations nécessaires que la compétence se mesure pour parer aux tendances de la récession et à la mise en œuvre des stratégies de sauvegarde et de relance des activités socioéconomiques et culturelles ; et ce, dans la consolidation du processus démocratique.

Il ne s’agit pas d’inventer l’eau tiède ; mais de s’assurer, entre autres pour cette métaphore, de l’approvisionnement de tous les apports nécessaires à cette opération et de sa maîtrise.

Car ; depuis que la Chine s’est réveillée en appliquant la fameuse formule de Deng Xiaoping « Peu importe que le chat soit gris ou noir pourvu qu’il attrape les souris », les circuits de production et de commercialisation ont connu une mutation profonde à l’échelle mondiale.

Les facteurs de production connaissent déjà de nouvelles contraintes qui peuvent conduire à la pénurie des matières premières, brutes ou transformées, et induire une hausse des prix à la consommation, perte des avantages comparatifs, arrêt ou faillites des entreprises et autres conséquences. La dépendance des fractions sensibles de la production aux importations devient un facteur limitant aussi bien au niveau du marché intérieur qu’au niveau de l’aggravation du déficit commercial.

Notre beau pays qui cherche l’émergence économique et ses retombées sociales bénéfiques devra accorder une attention particulière aux développements qui se font ailleurs, en tirer leçon et tracer sa voie « à la marocaine ». Il est authentique et moderne ce slogan qui prônait « En utilisant les produits marocains, vous contribuerez à l’économie du pays ». C’est maintenant, sans dire ou jamais. Des activités intégrées dont les articulations avec les matières premières, la technologie et le marché sont assurées par une production et une transformation in-situ. Car, la pandémie à fait battre les cartes de la mondialisation ; et, il en sortira autre chose qui permettra à la souveraineté nationale de se consolider aussi bien en interne qu’en externe. Dans cette approche, le capital immatériel, englobant le capital humain et son savoir, constituera la pierre angulaire du développement. Il est plus que temps de s’en occuper.

Prenons l’intelligence de donner au temps son tempo en apaisant notre société, en libérant nos énergies dans la consolidation de nos acquis et l’édification d’un avenir radieux par la préservation de la dignité de la personne humaine, la consécration de la justice sociale, l’effacement des disparités spatiales et la protection de notre environnement. C’est par cela que se confortera le leadership du Royaume du Maroc et qu’échoueront ses adversaires et ses ennemis qui l’envient ; car incapables de faire de même.

Restons ouverts et amusons-nous ; c’est une année 2021 qui passe par la rotation de la Terre autour du soleil ; que la prochaine ͵βκβʹ (l’utilisation du grec pour la typologie des années est en cours de validation) soit meilleure que toutes celles qui l’ont précédée. Bonne année, bonne santé. Salam.     

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