Sonnée par la déconvenue de New York, la diplomatie algérienne peine à se remettre en scelle

Sonnée par l’adoption à l’unanimité des membres du Conseil de sécurité de la résolution 2351, qui a réitéré la prééminence du plan d’autonomie au Sahara, et par la capitulation du polisario face à l’injonction de l’instance exécutive de l’ONU d’évacuer sans délai la zone de Guerguarat, la diplomatie algérienne balbutie face aux vents du changement salutaire qui soufflent sur le continent africain et à la nouvelle approche voulue par le secrétaire général de l’ONU au sujet de la question du Sahara.

Pour l’histoire, la scène mérite d’être revécue : Le Conseil de sécurité venait de rendre son verdict au sujet de la résolution 2351 avec en prime l’explication du vote par la plume américaine, par la voix de l’Ambassadeur Michele Sison, qui réaffirme la position de l’Administration Trump, qualifiant le plan d’autonomie de « sérieux, crédible et réaliste ».

« Nous continuons de considérer le plan d’autonomie comme étant sérieux, crédible et réaliste, et représente une approche potentielle pour satisfaire les aspirations de la population du Sahara à gérer ses propres affaires dans la paix et la dignité », a souligné la diplomate américaine.

Prenant la parole, l’ambassadeur de France aux Nations Unies, François Delattre, a pour sa part souligné que son pays « continue de considérer le plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007 comme une base sérieuse et crédible pour une solution négociée”, en insistant que le règlement du conflit permettra de “favoriser la sécurité, la stabilité et la prospérité économique de la région”.

Fastforward: Tout le monde quitte la salle de réunion du Conseil après le vote et l’explication de celui-ci. Attendu par les journalistes représentant les médias nationaux et internationaux, l’Ambassadeur, Représentant permanent du Royaume à l’ONU, Omar Hilale, se dirige d’un pas ferme vers le pupitre pour se féliciter de l’adoption de la résolution 2351 et souligner que cette dernière « réaffirme ses félicitations au Maroc pour son initiative d’autonomie pour le règlement de la question du Sahara ».

L’assistance n’a pas manqué de relever la présence, parmi elle, de Christopher Ross, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara. « En homme du passé », rappelle-t-on, il avait compromis de manière irrémédiable la neutralité consubstantielle à sa mission onusienne de médiateur, un constat qui s’ajoute à une méthodologie de travail qui a montré ses limites et inscrit le processus de négociations informelles dans l’enlisement.

M. Hilale enfonce le clou et affirme que Ross « aura été le meilleur diplomate que l’Algérie n’ait jamais eu durant les quarante dernières années ». « Il était venu avec la mission de faciliter la négociation. Il en est devenu le problème malheureusement », a ajouté M. Hilale sous le regard perdu de Christopher Ross.

Après une prestation argumentée de M. Hilale, c’était au tour de l’ambassadeur algérien à l’ONU de se prêter au même exercice. Il a juste eu le temps de balbutier quelques mots parfois inintelligibles pour laisser place au pseudo représentant du polisario, juste derrière lui traînant son spleen. Tous les deux donnaient l’impression d’avoir été heurtés de plein fouet par la nouvelle réalité qui veut que les manœuvres dilatoires d’hier ne seront plus tolérées par la nouvelle gestion du dossier du Sahara voulue par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui veut relancer le processus de négociation sur la base d’une nouvelle dynamique et d’un nouvel esprit.

Les échecs essuyés par Alger et le polisario sur la scène internationale et africaine avec le retour victorieux du Maroc au sein de l’Union africaine, sa famille institutionnelle, le déploiement de partenariats gagnant-gagnant avec les pays du continent, une coopération Sud-Sud aboutie, ainsi que la reprise des relations diplomatiques entre Rabat et La Havane, outre les retraits de la reconnaissance de la pseudo-rasd, renseignent sur la faillite doctrinale du régime algérien qui s’accroche toujours aux préceptes désuets de la guerre froide.

Avec cette posture dangereuse, l’Algérie se dérobe face à ses responsabilités régionales et ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale, au détriment des impératifs sécuritaires et économiques de toute la région et des aspirations légitimes de ses peuples.

Fouad Arif

Washington (MAP)

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