Taroudant et le concept de la montagne!

La province de Taroudant, cité impériale du sud du pays, blotti au cœur de l’Atlas, entouré d’une forteresse antique, renferme 89 collectivités de la chaîne montagneuse qui couvre la superficie immense.

Depuis déjà longtemps, cette contrée éprouve beaucoup de mal à s’identifier à un mode d’économie qui prend en compte les spécificités et les exigences des populations, exposées aux affres de la vie au quotidien. Il est bien évident que chaque localité de cette vaste étendue est porteuse de potentiel intrinsèque qui pourrait en faire un exemple de développement adéquat. Il fallait donc inventer les moyens de mobiliser les citoyens autour d’un type d’activité thématique, pouvant assurer un revenu durable.

Il faut bien reconnaître que depuis l’avènement du nouveau responsable de la province, il y a un peu plus de deux ans, venant de Sidi Slimane, s’est résolument déclenchée une réelle métamorphose aussi bien au niveau de la mentalité que de la vie quotidienne des habitants. Toute cette nouvelle approche s’est articulée autour d’un concept qui, jusqu’ici était dévalorisé voire abandonné à son sort. Il s’agit de la notion de la montagne dont les retombées ne pouvaient être que bénéfiques sur tous les plans. La montagne, ce relief austère et ardue, pouvait donc devenir une source de vie au service des foyers et du bétail. D’emblée, il avait fallu se montrer humble et prédisposé à écouter attentivement les doléances des montagnards qui aspirent à l’amélioration de leurs conditions.

Au fil du temps, le nouveau venu leur tenait un discours simple et sans détours pour tisser, dans la confiance et la synergie, cet édifice participatif autour des produits de terroir de chaque région. C’est ainsi que s’amorce le processus de la mise en avant de l’économie sociale et solidaire, par le biais de l’apport de la montagne. Les populations sont tout d’abord fixées et cristallisées par l’idée  de la nécessité de tirer le plus grand profit de la montagne. Pour ce faire, il était impératif de doter toutes ces zones précaires de dispositif de fond, tel l’eau, l’électricité et le soin. Cette disposition constituait le souci majeur et la requête nodale pour sédentariser une population en quête de vie décente dans leur zone d’appartenance. Un autre combat qu’il fallait mener auprès des services et organismes concernés tant à l’échelon central que régional.

Progressivement, ces coopératives découvrent les bienfaits de cette philosophie inclusive, tentée à grande échelle, dans tous les points les plus reculés de la province. Dans toute cette ébauche, la montagne occupe une place de choix, en toute harmonie avec les attentes des citoyens. Toutes les actions d’accompagnement, de soutien et de commercialisation sont alors mises à contribution pour réussir cette révolution de la montagne qui sera aussi ponctuée par une panoplie de festivals thématiques dans chaque constituante de la zone relevant de la province. Plus de 13 festivités sont donc programmées dans ce sens, selon le produit de chaque composante.

C’est alors que le henné, la pomme, le caroubier, le safran, l’ail…sont fêtés dans la liesse, durant toute cette période estivale, jusqu’aux alentours de la fin d’année. Sur la ville de Taroudant dont les projets sont attendus pour les 500 hectares déjà assainis, on tiendra aussi le célèbre moussem de Taskiouine, considéré ces derniers temps, comme patrimoine universel par l’UNESCO. Enfin, on saluera très vivement cette dynamique d’envergure qui vise, en premier lieu, l’élément humain et met en valeur l’ami éternel de l’Homme qu’est la montagne!

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