par Mustapha Labraimi
A voir ce point minuscule dans l’immensité de l’Univers qui court à une vitesse vertigineuse dans sa trajectoire, l’étonnement vient du savoir qu’il est le lieu de tant d’agitations, de conflits et d’horreurs…
L’étonnement passé, on revient sur terre pour essayer de comprendre. Tout cet embrasement, et ces dominos qui tombent à la suite, est-il le résultat d’événements aléatoires en relation avec des comportements mus par l’origine bestiale de l’humain ou d’un plan réfléchi pour arriver à des objectifs déterminés. La géopolitique devient l’introduction à tout ce qui se fait sur la Terre. Une lapalissade dira-t-on.
Comme des états ont été créés, ils peuvent être effacés. Durant le vingtième siècle, cette tectonique politique semblait impossible avec l’ordre mondial établi après la seconde guerre mondiale jusqu’en 1989, après la chute du mur de Berlin. L’atlas politique de la Terre se recomposait suite à des guerres sanglantes et des épurations ethniques. Le droit international établi ne se renforçait pas par l’approche « deux poids, deux mesures et la volonté hégémonique de l’impérialisme étasunien et son exercice de « gendarme du monde » pour s’assurer des richesses naturelles là où elles se trouvaient aux dépens des peuples soumis à une mondialisation néolibérale rampante. Quitte à montrer la poudre de perlimpinpin en guise de preuve au conseil onusien.Au fait, la guerre et ses horreurs n’ont jamais disparu de la surface de la Terre. Le commerce des armes est toujours florissant.
Cela ramène l’observateur aux événements du 7 octobre 2023 et à ses conséquences. D’une situation de colonisation et l’exercice de l’apartheid en terre palestinienne, l’origine « d’un acte de résistance » devient suspecte. Car c’est par sa réalisation que la poudrièredu Moyen Orient se trouve enflammée. Des territoires conquis, un génocide commis, des guerres menées « hors zone » et sans commune mesure avec une « vendetta » surdimensionnée, pratiquée contre la justice et la paix. La plèbe meurt et souffre des affres des destructions aveugles, de la faim et des bombardements continus ; au moment même où les commanditaires de la nouvelle géopolitique font état de leurs projets de reconquête et de l’établissement d’une nouvelle configuration étatique régionale.
Cette interpellation sur l’origine du déclenchement de la guerre qui sévit au Moyen Orient et des responsabilités qui en découlent peut paraitre comme un déni d’une solidarité envers une lutte juste et légitime, particulièrement par les esprits en transe, brulés et convaincus de leur vérité sans aucun lien avec la réalité, et ce d’autant plus qu’ils se trouvent à l’abri et loin des actions meurtrières que subissent les populations en place.« On ne peut cacher le soleil avec un tamis » et se garder d’établir les causes et les conséquences de tout acte censé conduire à la reconnaissance des droits nationaux légitimes du peuple palestinien et qui aboutit à approfondir sa souffrance et son errance. Le pire s’annonce encore plus grave et constitue une préoccupation majeure pour les peuples qui œuvrent à consolider leur souveraineté et à affirmer leur émancipation.
La solidarité avec le peuple palestinien ne peut être entachée par la compréhension des faits réels, de l’évaluation des rapports de forces et des actions justes à mener avec clairvoyance et perspicacité pour l’établissement de la paix, de la libération et de la sécurité du peuple palestinien et son droit légitime à l’édification de son état national. C’est l’objectif cardinal qui nécessite une mobilisation perspicace dans un contexte mondial qui se transforme. Il est plus que temps que la question palestinienne soit réglée, sans qu’elle se broie dans les décrochements de la tectonique politique actuellement entreprise.