Une reprise prudente au vu des restrictions toujours d’actualité

Secteur du Tourisme 

Karim Ben Amar

C’est une vérité absolue. Le tourisme a été parmi les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire et cela depuis mars 2020. Et pour cause, le tourisme est l’unique produit de consommation pour lequel le consommateur doit se déplacer pour consommer sur le lieu de production. Il est donc naturel que l’interruption brutale des circulations nationales et internationales soit traduite par un arrêt de l’activité. Au Maroc, le manque à gagner est très conséquent. Dans notre pays, l’activité a un poids considérable dans l’économie et la société. C’est ainsi que, selon diverses sources, le tourisme serait au Maroc le deuxième secteur contributeur au produit intérieur brut (PIB) et créateur d’emplois. Il a généré des recettes de 73,1 milliards de dirhams  en 2018, ce qui correspond selon l’Office des changes à 18 % des exportations des biens et services de la même année. Il est l’un des premiers contributeurs à la balance des paiements, a représenté 6,8 % du PIB en 2018 et généré 548 000 emplois directs, soit près de 5 % de l’emploi, dans l’ensemble de l’économie.

Dans tous les pays touristiques du monde, les réflexions, les débats, les scénarios et les plans se multiplient quant au tourisme de l’après-COVID-19. Cependant, ces réflexions et propositions tournent toutes autour de la relance du secteur dans l’immédiat, soit à court terme. Comment organiser les établissements sur le plan sanitaire ? En moyen terme, quelles actions peut-on entamer et quels segments peut-on cibler pour faire revenir les touristes ? Concernant le Maroc, on peut supposer que la crise qui a frappé le monde entier n’a pas seulement mis le tourisme à l’arrêt depuis le 20 mars, mais elle a aussi révélé les faiblesses structurelles de cette activité économique. Il faut donc se pencher également sur les suites à long terme. Ne faut-il pas mettre à profit cet arrêt imposé pour non pas réfléchir aux seuls moyens de relancer le secteur dans l’immédiat, mais de restructurer le modèle du tourisme que le Maroc a choisi dès les premières années du règne du défunt Roi Hassan II, en se plaçant sur le marché du tourisme international ?

La crise sanitaire n’a pas disparu

A l’aube de la pandémie mondiale liée au nouveau coronavirus, le modèle touristique marocain, avait connu un véritable essor. L’année 2019 fut celle de tous les records, sans compter 2020 qui a très bien commencé pour le secteur du tourisme, puisque entre janvier et février, la Maroc a enregistré plus de réservations qu’en 2019. Autant dire que le secteur du tourisme national avait réellement pris son envol.

Bien qu’au Maroc, on parle depuis quelques semaines de reprise de l’activité touristique, il s’agit d’une reprise prudente. L’ouverture des frontières aériennes est d’actualité tandis que les frontières maritimes sont toujours clôturées au grand dam des actifs du secteur. Autant dire que la crise sanitaire n’a pas disparu, puisque des restrictions de déplacements sont toujours appliquées. Aussi, les russes sont depuis quelques années de plus en plus nombreux à venir visiter le pays. En 2020, juste avant la crise sanitaire, des milliers de russes avaient prévu de venir passer les vacances au Maroc. En effet, Ils sont de plus en plus nombreux à opter pour la destination Maroc. La guerre en Ukraine ne facilite pas la tâche puisque les russes ne peuvent pas voyager durant cette période. Rajoutant à tout ceci la crise énergétique que traverse la planète, le moindre que l’on puisse dire, les conditions ne sont en aucun cas optimales pour s’offrir une virée.

Le secteur du tourisme souffre donc toujours autant ne pouvant compter sur le tourisme national. Pour rappel, pendant la crise sanitaire, plusieurs campagnes publicitaires lancées par l’Office national marocain du tourisme ciblent pour la première fois le touriste national en essayant de le sensibiliser à la connaissance de son pays et à son histoire. Mais le tourisme national a-t-il réellement limité la casse ? Les professionnels du secteur ont-ils été soutenus durant cette épreuve ? L’État a-t-il prévu un plan de financement de sortie de crise ? Comment peut-on revenir à l’activité touristique ante-Covid ? Tout au long du traitement de ce dossier, l’équipe d’Al Bayane s’est entretenue avec différents secteurs dépendant du tourisme dans la ville de Tanger. Agences de voyages, bazaristes, transport touristique, secteur hôtelier et guides touristiques, tous se sont confiés sans détour.

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