Vers l’alternance réelle ?

Après la razzia du camp libéral au terme de l’échéancier électoral, est-il encore possible de raviver celui de la démocratie et du progrès dans notre pays ? Sans verser dans le pessimisme béat, il semble bien que la tâche n’est pas aisée. On est bien loin de l’ère où le rapport de force n’était pas aussi dramatique tel qu’il se manifeste à présent au détriment des valeurs de la justice sociale, de la dignité  et de l’humanisme.

Pour ce faire, on s’est résolument chargé de tenter de « déchiqueter » les composantes du mouvement national, à travers des manœuvres visant tantôt à dévider les uns de leur substance progressiste, tantôt à intimider et châtier les autres pour leur attachement à l’autonomie et leur combat contre la dépravation et le monopole politique. Depuis fort longtemps, notre pays a toujours connu une nette coexistence entre la monarchie et le mouvement national. Plus ce rapprochement s’affirme dans nombre de périodes historiques décisives, plus la nation avance dans le processus de la fondation d’un Etat de droit et d’institutions.

Or, il ne fait pas de doute que le pays se trouve dans le « bourbier » institutionnel, puisque l’évolution de la vie partisane est cruellement malmenée par la montée en force des ennemis de la démocratie. D’autre part, cette situation politique malsaine, génère, presto illico, un recul sans précédent des marges de libertés. A cet égard, jamais le Maroc n’atteint plus autant de détenus d’opinion comme il le fait actuellement, encore plus que pendant les années de plomb ! C’est dire combien l’absence de forces résistantes à cet assaut frénétique, est préjudiciable. Par ailleurs, ce déficit institutionnel ne fait qu’accentuer les disparités, la pauvreté et l’exclusion parmi une large souche de la société. Il n’y a donc aucune issue pour le camp démocratique et progressiste que de laisser de côté leurs divergences, parfois gratuites et de se mobiliser pour d’abord assurer leur survie rudement mise à contribution et renverser cette agression fatale dont il fait l’objet. Aujourd’hui, c’est bel et bien les libéraux de la « droite » de l’oligarchie rentière en compagnie des conservateurs de la bourgeoisie nationale qui prennent les commandes par le biais des élections pour lesquelles on a mis le paquet pour « chasser » les islamistes imposes par la marée de la conjoncture de 2011. Mais, à quel prix ?

On ne fait que remettre en selle les « barons » de l’hégémonie libérale. Le jargon dialectal de chez nous dit en pareille circonstance « On ne peut changer son compère qu’à pire que lui ! ». Ce que semble arriver, après l’échec du PAM dans cette tentative en 2016 ! Les forces progressistes n’ont surtout pas à tomber dans le refus et le désespoir, mais sont appelées à se serrer les rangs et se refaire surface !

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