La survie du lion en danger : 80% des lions d’Afrique ont disparu en un siècle

sous forme d’articles, sont parvenus à Al Bayane à Madrid pour inviter à véhiculer des messages de détresse en vue d’attirer l’attention de la société civile, des décideurs politiques et des jeunes générations sur les dangers qui traquent le « roi de la forêt ». Ils mettent en garde contre le risque de disparition de cet animal qui fait l’objet à la fois de fascination et d’admiration et dénoncent les méthodes auxquels recourt l’homme, surtout le touriste occidental, pour annihiler un animal qui symbolise l’équilibre de la nature, à frontière entre l’espace humain et l’habitat animal, et, la coexistence entre la force sauvage et la condition de survie dans la jungle.
Dans nombre de pays d’Afrique, le lion est chassé et traqué sans pitié. Sa dépouille fait aussi l’objet d’un commerce. Résultat : le roi de la jungle et de la savane est désormais une espèce menacée, témoigne The Guardian. Ce sont surtout les chasseurs américains qui représentent une menace de plus en plus grande pour la survie des lions d’Afrique, s’inquiète un groupe d’organisations de protection des espèces sauvages. Parmi les principales causes du phénomène, l’on cite la forte demande de trophées de chasse tels que les tapis en peau de lion, ainsi que le commerce florissant de certaines parties de leur dépouille aux Etats-Unis et dans le reste du monde. A ces facteurs s’ajoute la violence de certains habitants à l’encontre de ces félins et la réduction de leur habitat naturel. “Les lions d’Afrique sont une espèce menacée”, déplore Jeff  Flocken de l’International Fund for Animal Welfare (IFAW, Fonds international pour la protection des animaux). “Le roi de la jungle est en voie d’extinction et pourtant les Américains continuent de tuer des lions rien que pour le plaisir.” Selon un compte rendu de l’IFAW, au cours des dix dernières années, deux tiers des lions abattus ont été acheminés vers les Etats-Unis. Le groupe d’ONG qui milite pour la protection des espèces sauvages, dont l’IFAW, a lancé un appel à la Maison-Blanche pour qu’elle interdise l’importation de trophées de lion et de ses produits dérivés en inscrivant cette espèce sur la liste des espèces menacées d’extinction. Ces cent dernières années, le nombre de lions a considérablement diminué en Afrique, passant de 200 000 à moins de 40 000, voire 23 000 selon certaines estimations, ce qui représente un taux de disparition de 80 %. Leur population s’est éteinte dans 26 pays africains et, selon l’association de protection des grands félins Panthera, seuls sept pays, le Botswana, l’Ethiopie, le Kenya, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe, en comptent encore plus d’un millier.
Si la principale menace pour la survie des lions est l’homme, elle ne se limite pas aux chasseurs occidentaux, lit-on dans un manifeste des ONG pro-protection animale auquel a eu accès Albayane. “Beaucoup de lions sont tués par les éleveurs de bétail, pour lesquels il est très difficile de cohabiter avec ces animaux”, explique Luke Hunter, vice-président de Panthera. De surcroît, les habitats de ces grands félins sont sacrifiés à la construction de routes  comme l’autoroute très controversée qui doit traverser le parc national du Serengeti, en Tanzanie, et à l’agriculture.
Mais, selon le rapport du groupe d’ONG, les chasseurs occidentaux n’en constituent pas moins un danger de plus en plus grand pour la survie des lions. Entre 1999 et 2008, 64 % des 5.663 lions abattus pour le plaisir ont été expédiés aux Etats-Unis et le nombre des dépouilles rapportées comme trophées par des chasseurs américains a plus que doublé. Les américains ont également été les plus gros acheteurs de carcasses de lions et de leurs produits dérivés tels les griffes, crânes, os et pénis. Durant la même période, les Etats-Unis ont importé 63 % des 2.175 lions mis en vente.
Dans certains pays comme la Tanzanie, la Zambie, la Namibie et le Mozambique, les safaris constituent la principale menace pour les lions et, même dans les pays où ils n’attirent pas des foules de touristes, ils font des ravages chez ces félins. Au dire des écologistes, la tendance à chasser les mâles risque de faire disparaître des troupes entières. La perte d’un mâle dominant peut engendrer une lutte chez les survivants et causer la mort d’autres adultes ou de lionceaux, perçus comme une menace potentielle.
Même si la chasse ne représente qu’une des menaces pesant sur la survie des lions d’Afrique, remarque Teresa Telecky, directrice du département des espèces sauvages de l’association Humane Society International, “celle contre laquelle on peut le mieux lutter aux Etats-Unis est leur importation”. M. Flocken rappelle que tous les autres grands félins comme les jaguars, léopards et tigres sont désormais protégés.
Pour d’autres spécialistes des espèces sauvages, l’interdiction totale de la chasse n’est qu’une solution de dernier recours. Une chasse responsable peut contribuer, selon eux, à préserver les populations de lions car elle exige l’entretien des espaces naturels. Et il est toujours possible de renforcer les réglementations américaines et internationales, telles que la Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées d’extinction (Cites). “En interdisant la chasse, on risque d’obliger les gouvernements africains à chercher d’autres sources de revenus, et les plus évidents sont l’élevage et l’agriculture, qui risquent de détruire l’habitat des lions”, met en garde M. Hunter.
En cas de poursuite de sacrifices  indiscriminés des lions, qui violent le droit à la vie pour tous les êtres de la planète, l’homme risque de perdre une référence de la force de la nature et les futures générations n’auront l’occasion de suivre, comme aujourd’hui, de bons documentaires animaliers consacrés à ce félin, dont la description se situe entre la fiction et la réalité.

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