Le duel maghrébin Maroc-Algérie a tenu toutes ses promesses même si le résultat n’a pas souri aux Lions de l’Atlas éliminés au Cap des quarts de finale de la Coupe arabe FIFA organisée actuellement au Qatar.
En effet, l’équipe nationale a terminé la compétition par une élimination sévère et déméritée face aux Fennecs aux termes d’une rencontre épuisante… et sanctionnée de 2 buts partout durant 120 minutes de jeu, avant que les tirs au but ne donnent l’avantage final aux Algériens (5-3).
C’est une élimination inattendue pour notre équipe nationale qui a été donnée grande favorite bien avant le départ de la compétition où elle a fait le plein au 1er tour, même au détriment de modestes sélections telles la Palestine et la Jordanie dominées, chacune, sur le score de (4-0), alors que l’Arabie Saoudite qui a préféré aligner une équipe jeune à ce rendez-vous ne s’est inclinée que sur une petite marge de (1-0).
Mais face à l’Algérie, également favorite, au vue de sa sélection engagée avec une bonne partie de joueurs appartenant à son équipe A, tenante de la récente coupe d’Afrique (CAN 2019), le Maroc n’a fait que ce qu’il a pu faire. Pourtant, notre équipe nationale qui avait tous les atouts pour s’imposer n’a pas pu déployés tous ses atouts.
L’enjeu et surtout la pression ont joué un rôle négatif entamant le moral de nos joueurs ayant mal commencé ce duel qui a été pourtant équilibré et spectaculaire dans l’ensemble. Les deux protagonistes ont fourni un magnifique spectacle sur le terrain, intense et très disputé. Les Algériens plus déterminés que jamais, ont été les premiers à prendre le match en main durant pratiquement toute la première mi-temps mais en vain. Par la suite, ils ont exercé leur pressing poussant les nôtres à commettre des erreurs en défense pour prendre l’avantage avec le 1er but sur penalty et le 2e suite à un tir lointain qui n’a laissé aucune chance au gardien Zniti qui en assume la responsabilité mais qui a été très bon durant toutes les péripéties du match en sauvant sa cage à plusieurs reprises. Aussi et à chaque fois, la joie des Fennecs n’a été que de courte durée. Car les Lions, qui n’étaient pourtant pas dans leur grand jour, allaient rétablir l’équilibre grâce à des balles arrêtées et conclues de la même manière par les défenseurs Nahiri et Banoun.
Ce sont là les grands moments de cette partie très intense avec des Algériens qui ont joué pour la victoire et leurs homologues marocains qui ont évolué pour éviter la défaite tout en pensant réaliser l’essentiel par la suite. Ce qui n’a pas été marché pour le groupe de l’entraineur, Lhoussine Ammouta, qui doit assumer et s’assumer. Car n’a pas pu faire une bonne lecture sur les points forts et faible de l’adversaire. Et puis, c’est Ammouta qui a fait le choix d’une formation ayant entamé le match avec la peur dans le ventre et dans les jambes. Une formation qui n’a pu suivre le rythme du match ni le style de jeu stérile d’Ammouta qui est resté muet devant la fébrilité d’une grande partie de ses joueurs, leurs fautes directes en défense comme au milieu du terrain, leurs précipitations en attaque… Aussi le Onze type d’Ammouta laisse beaucoup à désirer ainsi que les changements qu’il a effectués, tardivement, dans la dernière demi-heure de jeu avec l’un des meilleurs éléments, Rahimi, qui a remplacé El Haddad, un autre attaquant percutant au moment où c’est Bencharqui, auteur d’une mauvaise prestation, qui devait sortir…
Autre point noir à signaler dans notre équipe, les engueulades non pas seulement entre certains coéquipiers mais avec l’entraineur envers ses joueurs juste avant l’entame des penalties alors que le sieur Ammouta et son staff devaient lever le moral à leurs poulains, épuisés, dans l’espoir de réussir cette fatidique phase décisive des tirs de la chance.
En somme, le mal était déjà fait pour nos Lions qui méritaient mieux dans ce duel qui n’est pas à diviser sur deux avec un résultat équitable, car il fallait achever sur un vainqueur et un vaincu. Il s’agit seulement d’un verdict normal sanctionnant une finale avant terme qui devait nous désigner le pays qualifié.
Sur terrain, c’est le plus déterminé et le plus concentré qui a arraché le billet de la qualification. Autrement dit, ce n’est pas le plus meilleur qui a gagné ni le plus mauvais qui a perdu.
Il s’agit seulement d’un verdict et d’un match de foot pour que l’une des deux équipes puisse continuer la course. Il s’agit également d’une leçon à retenir pour les deux protagonistes. Nos Lions qui, footballistiques parlant, n’ont rien à rougir au vu de leur prestation courageuse et leur jeu égal jusqu’au bout avant que les tirs de la chance ne disent leur mot. Les Fennecs, eux, devront ainsi confirmer lors des matches à venir dans l’espoir de justifier leur mérite de remporter le sacre final.
Il s’agit enfin de compte d’un bon message à laisser par les deux équipes et leurs supporters ayant dignement représenté leur pays et leurs peuples. C’est bel et bien le message du fairplay des joueurs qui a prévalu sur la pelouse ainsi celui des supporters sur les gradins, avant et après le match. Ce qui a bien montré que les peuples marocains et algériens restent plus que des frères et plus proches, l’un de l’autre. Cela malgré les endoctrinements, les lavages de cerveaux… voire les haines et rancunes exprimées par les généraux se trouvant à la tête du pouvoir du pays voisin algérien. Des généraux qui mêlent politique et sport, dans des tentatives de créer la zizanie entre les deux peuples frères et les séparer, mais en vain. Car les principes, les valeurs, les traditions qui unissent les deux peuples maghrébins ainsi que leur histoire et leur religion islamique commune et tant d’autres choses… sont beaucoup plus que les petits trucs qui les partagent.
Et le message s’est traduit, encore une fois, par les Marocains qui ont accepté la victoire, sportivement, de leurs amis algériens sur terrain, dans un simple match de foot et non pas autre chose.
Que le spectacle, le fairplay… et la concurrence loyale continuent entre les deux équipes maghrébines pour le bien de l’avenir commun des deux peuples frères « khawa, khawa »…