Abdelkader Ababou, le Boudha des planches, n’est plus!

Une grande perte! Le grand maître du théâtre marocain et poète, Abdelkader Ababou n’est plus. On le savait très malade ces derniers temps et hospitalisé au Centre hospitalier universitaire de Marrakech, l’artiste a tiré sa révérence, lundi 20 janvier.

Le défunt a passé  l’arme à gauche après une lutte contre la maladie. Il avait 70 ans. «Il était l’un des grands hommes du théâtre marocain, et sa mort est une grande perte pour le paysage artistique national. Il était l’une des étoiles artistiques marocaines qui  ont brillé dans la troupe historique d’Anouar Souss», a témoigné Bouhcine Massoud, président du Syndicat marocain des professionnels des arts dramatiques, contacté par Al Bayane.

«Le défunt a été connu également par son engagement pour promouvoir la scène théâtrale nationale. Ses recherches dans le domaine de l’expérimentation théâtre en témoignent», a-t-il déclaré à Al Bayane.

Né en 1950 à Dar Ould Zidouh dans les régions de Beni Mellal où  il avait  mené une enfance paisible, le regretté a formé des générations d’artistes et de comédiens.

«Ababou était l’un des piliers et des pionniers du mouvement théâtral marocain. Un homme et artiste fidèle à  ses idées, à ses choix artistiques et à son théâtre. Malgré les distances qui éloignent la ville d’Agadir du centre, le défunt  a créé sa propre expérience qui lui avait donné un rayonnement qui dépassait les frontières.», nous confie le dramaturge et réalisateur, Meskini Sghir.

Artiste aux multiples facettes et à l’immense talent, Ababou a dédié sa vie à la poésie, à la critique d’art, à l’écriture mais aussi à  son amour de toujours : le théâtre.  Le défunt avait également cette vertu de transmettre son art  aux générations futures. «Ababou organisait un atelier de théâtre à Anouar Souss. C’était quelqu’un qui a contribué non seulement à la dynamique de l’action culturelle dans la ville, mais dans la formation de plusieurs comédiens. Il était aussi un artiste et réalisateur qui choisissait soigneusement ses textes tout en se basant sur  «La mise en scène dialectique», qu’elle avait inspirée de la théorie du «troisième théâtre» ou encore du «théâtre pauvre», des affinités artistiques et esthétiques qu’on partagées ensemble. », nous indique Meskini Sghir.

Dans le théâtre amateur, le regretté a laissé sa trace et sa touche. Certes, qu’il n’avait pas publié beaucoup de livres, mais son apport reste considérable dans la presse culturelle  avec de nombreux  textes profonds et de réflexions  publiés dans le supplément culturel d’Al Bayane. 

«C’était un grand artiste. On a perdu un membre actif de l’Union des écrivains du Maroc (UEM) pendant des années. Certes il ne publiait beaucoup ses textes, mais il était aussi un poète qui a publié des poèmes. Un homme humble, modeste souriant, Ababou était un grand intellectuel qui a tout donné au théâtre, comme au militantisme politique. Malheureusement, il n’a pas eu la place qu’il méritait le dans cinéma», nous indique dans une déclaration au journal le poète et vice président de l’UEM, Driss Maliani.

Un militant de la première heure, le défunt était toujours au devant de la scène pour défendre son art, ses convictions et ses idéaux. «Il était un militant actif au sein du PPS. Un homme qui a résisté et milité par le bais du théâtre et de l’écriture», a-t-il ajouté. Le théâtre national est en deuil !

Mohamed Nait Youssef

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