Visite de Rachida Dati au Sahara marocain
Mohamed Nait Youssef
Une visite fructueuse. Le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaïd et la ministre française de la Culture Rachida Dati ont signé, mardi 18 février à Rabat, plusieurs accords visant le renforcement de la coopération bilatérale dans les domaines culturels et patrimoniaux. En effet, après les villes de Tarfaya, Laâyoune et Dakhla, c’était le tour de Rabat pour achever en beauté ces déplacements dont les retombées seront bénéfiques sur les relations et la coopération culturelle entre les deux pays.
Ainsi, la ministre s’est félicitée du succès de ce dépassement qui s’inscrit, a-t-elle affirmée, dans la continuité de la visite d’État du président de la République Emmanuel Macron, à l’invitation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
«En me rendant au Maroc, j’avais un objectif : poser des actes, mettre en œuvre ces engagements, dans nos secteurs prioritaires de coopération culturelle », a-t-elle révélé.
Une visite, une dimension politique
Par ailleurs, cette visite effectuée par les deux responsables gouvernementaux, revêt une dimension politique, notamment après la reconnaissance par la France de la pleine souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud.
«Je l’ai fait tout d’abord en me rendant à Tarfaya, Laâyoune et Dakhla hier, lundi 17 février. Par ma présence, je souhaitais incarner la position de la France pour qui, comme l’a exprimé le président de la République Emmanuel Macron : « le présent et l’avenir de ce territoire s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ». Des paroles aux actes, j’ai donc lancé hier des coopérations innovantes dans les secteurs culturel et éducatif.», a-t-elle affirmé lors d’un point de presse tenu dans les locaux du ministère de la culture.
Pour Mohamed Mehdi Bensaïd, ces rencontres traduisent la profondeur et le niveau de la coopération entre le Maroc et la France grâce à une coopération solide signée entre les chefs des deux pays. Aujourd’hui, dit-il, c’est une mise en œuvre de ses accords signés sur la réalité. «C’est une incarnation de la position de la France soutenant la marocanité du Sahara », a-t-il rappelé.
Une coopération culturelle fructueuse
Pour la ministre française de la Culture, ces différentes visites illustrent les accords que les deux responsables gouvernementaux viennent de signer. « Ces accords sont une première étape de mise en œuvre des engagements pris lors de la visite d’État, secteur par secteur.», a-t-elle précisé.
En outre, le renforcement des industries culturelles et créatives sont au cœur des priorités du ministère. «La première de nos priorités, c’est le renforcement des industries culturelles et créatives du Maroc, notamment dans les secteurs du cinéma et du jeu vidéo. Nous faisons avec vous le pari que la culture est une activité économique à part entière, facteur d’emploi pour la jeunesse et de croissance. En juillet prochain, une dizaine d’entreprises culturelles marocaines se rendront ainsi à Paris pour participer au forum « Entreprendre dans la culture », en lien avec la Fondation Hiba, que je remercie.», a-t-elle expliqué.
À Laâyoune, où le coup d’envoi a été donné au projet Alliance française ou encore à Dakhla, avec l’ouverture d’une annexe de l’Institut supérieur des métiers du cinéma ISMAC, la coopération culturelle entre les deux pays se renforce davantage.
«Nous allons également appuyer le ministère de la Culture du Royaume du Maroc dans ses initiatives culturelles, à Tarfaya avec un projet d’exposition numérique autour de la mémoire d’Antoine de Saint-Exupéry, conçue par l’établissement culturel de La Villette. À Dakhla, nous avons lancé hier un partenariat autour de l’ouverture d’une antenne de l’ISMAC. Le CNC et l’école de cinéma, la Cinéfabrique mobiliseront leur expertise pour développer le programme de formation aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel sur place, pour les étudiants marocains, et aussi africains.», a précisé la ministre française de la Culture.
9 accords de coopération clés
Afin de renforcer à renforcer la coopération bilatérale dans les domaines culturels et patrimoniaux entre le Maroc et la France, les deux ministres ont signé, mardi à Rabat, dans les locaux du ministère marocain de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, un accord-cadre relatif aux archives audiovisuelles et ont présidé une cérémonie de signature de 9 accords entre les opérateurs culturels français et leurs homologues marocains.
Dans ce cadre, une déclaration d’intention entre Mohamed Mehdi Bensaid, et Rachida Dati en matière de la coopération dans le domaine du patrimoine audiovisuel et du cinéma
Ainsi, la première annexe à cette Déclaration a été paraphée par la directrice de la Cinémathèque marocaine, Narjiss Nejjar, et la directrice générale déléguée de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), Agnès Chauveau
La deuxième annexe a été signée par Nejjar et le président de la Bibliothèque nationale de France (BnF), Gilles Pécout.
La troisième annexe, paraphée entre la directrice de la Cinémathèque marocaine et la présidente de l’Institut français, Eva Nguyen Binh.
En ce qui concerne la coopération cinématographique, un accord a été signé par le secrétaire général du département de la Communication au ministère et directeur du Centre cinématographique marocain (CCM), Abdelaziz El Bouzdaini, et le président du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), Gaëtan Bruel. Le patrimoine culturel n’est pas en reste. Dans cette optique, un accord a été signé entre le directeur du Patrimoine culturel, Mustapha Jlok, et la présidente du Centre des monuments nationaux, Marie Lavandier.
Les opérateurs culturels français et leurs homologues marocains ont également signé trois conventions de partenariat. La première convention a été signée par le directeur de l’Institut nationale des sciences de l’archéologie et du patrimoine (INSAP), Abdeljalil Bouzouggar, et le président de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), Dominique Garcia, tandis que la deuxième convention a été signée par la directrice des Archives du Maroc, Latifa Moftaqir et le chef du service interministériel des Archives de France, Bruno Ricard.
Pour ce qui est de la troisième convention, elle a été signée par la directrice de la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (BNRM), Samira Malizi, et le président de la BnF, Gilles Pécout. Elle porte sur l’organisation de formation par la Bibliothèque nationale de France au profit de la BNRM, l’organisation d’expositions virtuelles, le renforcement de la coopération au sein du Réseau francophone numérique.
Lors de sa visite à Rabat, Rachida Dati a rencontré avec les principaux acteurs de la vie culturelle, artistique et cinématographique marocaine. Elle a également visité le musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, l’Université Internationale de Rabat (UIR), la Cinémathèque marocaine, le site archéologique du Chellah.