Israël refuse de quitter le sud-Liban à la date fixée par l’accord de cessez-le-feu

Attendons pour voir…

En considérant que les conditions fixées par l’accord de cessez-le-feu ayant mis fin, le 27 novembre dernier, à plus de deux mois d’une guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, et prévoyant le déploiement de l’armée régulière libanaise aux côtés des Casques Bleus de la Force Intérimaire des Nations-Unies au Liban (FINUL) stationnés au sud-Liban et le « retrait du Hezbollah au-delà du [fleuve] Litani », à près de 30 km de la frontière libano-israélienne, n’ont pas été « accomplis totalement par le Liban », le bureau du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a publié, ce vendredi, un communiqué dans lequel il affirme que, pour ne pas mettre « en danger ses localités et ses citoyens » et permettre « le retour des habitants dans leurs foyers en sécurité », l’armée israélienne ne va pas quitter le sud-Liban, ce dimanche, comme initialement convenu, mais qu’elle poursuivra son retrait, de manière progressive, « au-delà des 60 jours prévus par l’accord » précité.

Mais, cette décision « fragilise dangereusement le cessez-le-feu » supposé mettre fin à un conflit qui, en reprenant au lendemain de l’assaut du Hamas du 7 Octobre 2023, en faisant plus de 4.000 morts au Liban et en dévastant plusieurs bastions du mouvement chiite aurait été violé, par Israël, à 633 reprises, selon l’agence de presse du gouvernement turc « Anadolu ».

Ainsi, bien qu’en estimant qu’il s’agit-là d’une violation claire et sans équivoque, des dispositions fixées puisqu’après avoir évacué toute la région côtière du sud du Liban, l’armée israélienne continue d’occuper des zones plus à l’est, le Hezbollah a exhorté l’Etat libanais à agir « par tous les moyens » pour faire respecter l’engagement convenu, mais n’a, à aucun moment, menacé de reprendre ses attaques contre l’occupant israélien même si, en dénonçant « la poursuite des violations israéliennes terrestres et aériennes » et en déplorant « le dynamitage des maisons et la destruction des villages frontaliers qui vont à l’encontre de l’accord », le président libanais, Joseph Aoun, avait réclamé, le 18 Janvier, le retrait israélien du sud du pays « dans les délais fixés ».

Du message adressé, par le cabinet du Premier ministre israélien à l’Etat-Major de l’armée sioniste, il ressort, d’après la chaîne de télévision américaine CNN, que le gouvernement de Tel Aviv serait en pourparlers avec la nouvelle administration américaine au titre de l’obtention d’un délai supplémentaire d’au moins 30 jours avant le retrait complet du Liban car pour pouvoir établir un réel contrôle sur le terrain, l’armée libanaise, qui est confrontée au Hezbollah, aurait « encore besoin de temps pour se renforcer ».

Ainsi, après avoir déclaré, ce vendredi, avoir localisé des camions chargés de lance-roquettes et des tunnels destinés à être utilisés par des combattants du Hezbollah, l’armée israélienne affirme vouloir continuer à mener des opérations visant à détruire les installations militaires du mouvement chiite au sud-Liban même après le cessez-le-feu et ce, alors même que d’après le quotidien libanais « L’Orient-Le Jour », elle a déjà détruit plus de 11 parcs récréatifs construits sur les rives du fleuve Wazzani, à proximité de la frontière libano-israélienne, piégé, à coup d’explosifs, les infrastructures nécessaires à l’approvisionnement en eau des habitants de la région et coupé, ainsi, l’accès à l’eau à des dizaines de villages du sud-Liban.  

C’est à croire qu’en étant fort de l’impunité qui lui a été conférée par l’ensemble des chancelleries occidentales inféodées à l’Oncle Sam, le Premier ministre du gouvernement le plus fasciste qu’ait connu l’Etat israélien depuis sa création, poursuit sans vergogne sa campagne génocidaire hors des frontières de la Palestine occupée mais attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

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