Saoudi El Amalki
Le grand oral mensuel du chef de l’exécutif au parlement s’est focalisé, cette fois-ci, sur l’un des secteurs vitaux de l’économie marocaine, en l’occurrence le tourisme. Tout au long de sa prestance exhibitionniste, il a tenu un discours imbibé d’un satisfecit excessif de long en large. Certes, le secteur a nettement caracolé en fin de l’an écoulé pour atteindre les 17, 4 millions de visiteurs, encore faut-il se fier aux chiffres à connotation jubilatoire à souhait. Cependant, au moment où la primatures’esclaffe d’un ton démesuré, des destinations comme la France ou encore l’Espagne avoisinent les 80 millions de touristes par an.Certes, depuis la levée de la pandémie, l’industrie du tourisme dont les segments notamment l’hôtellerie, souffraient affreusement, a connu une impulsion notoire.Toutefois, cette progression ascendante d’une année à l’autre au lendemain du Covid en 2022 ne saurait pallier aux lacunes dont le chef de gouvernement a passé sous silence dans son passage euphorique.Il s’est suffi de rabâcher un actif sans pour autant évoquer un passif de ce secteur encore en état morose et en décrire les mesures à entreprendre. À titre indicatif, il aurait pu piper mot sur les maux des stratégies du tourisme, depuis le Plan Azur à l’actuelle feuille de route 2023/2026, en passant par la série de Maroc Visons. Une telle rétrospective permettrait sans doute, de faire le point sur la situation objective du secteur, durant environs trois décennies de gâchis et d’insouciance. On citera à cet égard, le cas d’Agadir, la première station balnéaire du royaume, qui devrait en fait, préserver son éclat par un intérêt soutenu des décideurs centraux, au lieu d’être soumis à un abandon alarmant. À cet effet, on déplore la fermeture de pas moins d’une vingtaine de structures hôtelières, sans qu’on n’y trouve un dénouement, des années durant. Même son de cloche pour destinations touristiques qui moisissent dans l’exclusion, particulièrement El Jadida, Essaouira, Larache, Guelmim dont la stratégie Plan Azur a fini par s’estomper au fil du temps. Dans ce sens, il y a lieu de soulever la problématique de la capacité litière qui en tout et pour tout, ne dépassera nullement les 200 cents mille lits sur l’ensemble du pays alors que rien qu’à Las Palmas en Espagne, à titre d’exemple, cette affluence équivaudrait à cet ensemble… Toutes ces carences qui persistent encore dans la plupart des régions du royaume pourraient susciter un égaiement exagéré du chef d’exécutif pour une insignifiante avancée, par rapport à ce qu’on pouvait bien faire mieux encore si ce n’était la gouvernance qui faisait défaut et l’incompétence de tous les décideurs du département en charge du secteur.