Bourse : les programmes de rachat au point mort

L’Autorité Marocaine des Marchés des Capitaux (AMMC) a publié la situation des transactions effectuées, au cours du mois de mars 2016, par les sociétés ayant mis en place un programme de rachat de leurs propres actions en vue de régulariser le marché. Il en ressort que les sociétés cotées boudent toujours les programmes de rachat.

Seulement 6 sociétés sur 76 cotées à la bourse de Casablanca disposent d’un programme de rachat d’actions. De plus, seulement trois sociétés ont activé timidement le rachat d’actions lors du mois de mars de l’année 2016. Ainsi, Maroc Telecom a vu son auto-contrôle progresser très légèrement de 0,019% à 0,020%.  L’opérateur télécom vise, en effet, un programme de rachat qui porte sur 0,17% du capital avec une fourchette de 87 DH à 152 DH pour une durée allant du 12 mai 2015 au 11 novembre 2016. La même variation a été affiché par la société Label’Vie. Cette dernière se dote d’un programme de rachat qui porte sur 10% du capital avec une fourchette variant de 1100 DH à 1650 DH. Pour rappel, cette option a été valable de 21 septembre 2015 au 20 mars 2016.  De même, Stokvis Nord Africa a fait timidement progresser son auto-contrôle de 3,51% à 3,52%.  Valable du 2 juillet 2015 au 30 décembre 2016, le programme de rachat de Stokvis Nord Africa porte sur 5% de capital avec une fourchette variant de 30 DH à 40 DH. Hormis ces trois sociétés, les autres émetteurs notamment Atlanta, Salafin, Snep, n’ont pas activé le rachat d’actions.

Il faut dire que les sociétés cotées boudent toujours les programmes de rachat. Pourtant, les émetteurs aspiraient au départ à régulariser leurs cours en bourse.  En principe, le programme de rachat consiste à intervenir sur le marché par l’émission d’ordres d’achat et/ou de vente dans le but de réduire la volatilité et les variations excessives du cours de l’action. L’objectif de régularisation du cours peut également être recherché à travers une action préventive visant à renforcer la liquidité du titre. Toutefois, les interventions de l’émetteur doivent rester limitées à un maximum de 25% du volume quotidien moyen enregistré sur le marché central.  Ce qui décourage certains émetteurs qui s’appuyaient sur ces programmes pour soutenir leurs cours et/ou le ramasser pour effectuer des opérations stratégiques. Par ailleurs, pour certaines sociétés cotées, le non recours au programme de rachat est lié à l’optimisation de la trésorerie. Cet instrument reste consommateur de trésorerie même si son objectif est d’assurer la liquidité du titre.

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CDMC valorise Dar Saada à 215 DH

A l’occasion de la publication des résultats annuels de «Résidences Dar Saada», au titre de l’exercice 2015, le département analyse et recherches du Crédit du Maroc Capital (CDMC) a actualisé sa valorisation du titre en bourse.  Il en ressort une recommandation à l’achat.

Selon le département Recherche et Développement du CDMC, la nouvelle valorisation du titre «Résidences Dar Saada» a été basée sur l’évolution de l’activité immobilière du promoteur suivant un cycle de trois ans suivant un business plan se compose de deux cycles : C1 : «2015-2017» et C2 : «2018-2020». Ensuite, l’effritement progressif du poids du «Logement Social» dans la composition globale du chiffre d’affaires au profit du pôle «Moyen Standing» via la marque Palm Immobilier et ensuite un décalage entre l’offre et la demande dans le secteur immobilier durant les deux prochaines années. De plus, le courtier considère les exercices 2015 et 2016 comme deux années charnières caractérisées par la vente des stocks de logements constitués auparavant.

Eu égard à l’ensemble des points précédemment, CDMC a procédé à la valorisation de l’action «Résidences Dar Saada» sur l’horizon 2016-2020, sur la base d’une évolution de la part des unités à livrer par le promoteur immobilier dans la production nationale, de 2,75% en 2015 à 3,24% en 2017 (fin du cycle C1) et de 2,80% en 2020 (fin du cycle C2). La société de bourse prévoit, également, une montée graduelle du pôle «Moyen Standing» dans les revenus consolidés du groupe de 7% en 2015 à 17,5% en 2020. Un segment jugé générateur de marges brutes plus importantes que le «Logement Économique». De même, le courtier suppose un poids annuel moyen de 14% de la catégorie «Lots de Terrains» dans le chiffre d’affaires consolidé du groupe sur l’horizon 2016-2020 contre 21% en 2015. Cette contraction tient compte de l’importance accordée par le groupe à déstocker ses unités de «Logement Economique» et «Moyen Standing» et qui rentrent dans le cadre des projets entamés en début des cycles de production.

Ainsi, sur la base d’un taux d’actualisation de 9,76%, la valorisation de CDMC a conduit à un prix théorique de 215 DH par action, ce qui représente un potentiel de hausse de 16,4% compte tenu du cours de l’action de 180 DH le 15 avril 2016.A ce niveau de cours, la valeur  immobilière présente un rendement de dividende estimé à 4,34% en 2016 et prévisible de 4,24% en 2017.Sur ce, la société de bourse recommande d’acheter le titre Résidences Dar Saada.

Kaoutar Khennach

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