Le théâtre marocain amazigh séduit un plus grand public

Avide de découvrir de nouvelles performances

Par Nour-Eddine Hazmi (MAP)

Le théâtre amazigh, qui apporte une contribution qualitative et singulière au 4è art marocain, a su séduire un large public avide de découvrir de nouvelles performances théâtrales et s’imposer sur la scène artistique marocaine.

Selon les observateurs de ce genre artistique, le développement du théâtre amazigh marocain est dû à l’intérêt porté par les acteurs de l’art théâtral (metteurs en scène, interprètes, techniciens et dramaturges) à l’importance du maillage entre l’art et l’aspect identitaire, ce qui a contribué à la richesse et la diversité des expériences théâtrales amazighes.

Dans ce cet état d’esprit, le festival de Casablanca du théâtre amazigh qui a soufflé, cette année, sa 5è bougie, a été organisé du 07 au 11 septembre 2022). Cette édition a été marquée par des présentations théâtres diversifiées (plus de 20 présentations) qui ont eu lieu dans différentes villes du Royaume, à savoir El Jadida, Settat et Casablanca.

Cette édition s’est illustrée aussi par l’organisation de deux colloques sur « la langue dans le théâtre amazigh » et « l’organisation du théâtre professionnel », ainsi que des ateliers portant sur la dramaturgie dans le théâtre amazigh, le patrimoine immatériel amazigh, l’écriture en alphabet amazigh « Tifinagh », outre un salon mobile du livre amazigh exposant des titres édités par l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM).

A cette occasion, le fondateur et directeur du Festival Khalid Bouichou a confié, à la MAP, que l’organisation de ce festival intervient en concrétisation de « notre conviction » de la nécessité de promouvoir la pluralité culturelle dans le cadre de l’unité nationale et de valoriser les langues nationales, ainsi que d’échanger et de partager les expériences théâtrales.

M. Bouichou, également metteur en scène et réalisateur de plusieurs programme télévisés, a ajouté que la tenue du festival de Casablanca aux côtés de nombre de manifestations qui oeuvrent à promouvoir ce genre artistique intervient pour favoriser l’interaction entre les différentes régions du Royaume et cet art marocain amazigh qui se pratique en trois dialectes.

L’artiste Bouichi qui a réalisé la première série dramatique amazighe « Gar Amoud », a souligné que la pratique théâtrale amazighe exercée sous sa forme actuelle (le théâtre à l’italienne) a connu ces deux dernières décennies une forte dynamique notamment après la création de l’Institut royal de la culture amazighe, l’intégration de l’amazigh dans l’espace audio-visuel marocain, le soutien financier apporté par le ministère de la culture aux troupes amazighes, outre l’inclusion de ces troupes dans les tournées à l’étranger organisées par le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résident à l’étranger.

Et de relever que ces différentes étapes ont contribué à promouvoir le théâtre amazigh et son développement et sa large diffusion auprès du public.

Selon M. Bouichi, le théâtre amazigh a su, au cours de la dernière décennie, attirer nombre de lauréats de l’Institut supérieur d’art dramatique et et d’animation culturelle (ISADAC) qui ont insufflé une nouvelle dynamique à cet art, notant que le maillage entre deux générations d’hommes de théâtre a apporté ses fruits avec à la clé des pièces théâtrales qui concourent dans des festivals au Maroc et ailleurs.

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