Crise au Wydad
Oussama Zidouhia
La série de matchs nuls du Wydad a intensifié la pression sur Rulani Mokwena et son staff, les reléguant de la deuxième place qualificative pour la Ligue des Champions. Une situation alarmante qui suscite la colère des supporters et des adhérents, lesquels critiquent un président soumis.
Un climat conflictuel a caractérisé les dernières conférences de presse de Mokwena. Cependant, lors de sa dernière intervention après le match nul face à l’Ittihad de Tanger, le principal concerné a surpris en se montrant plus conciliant, loin des tensions qui l’avaient opposé aux supporters et à la presse.
Lors de son apparition, Mokwena a fermement refusé de dévier de sa philosophie d’entraînement, indiquant que son style a donné des résultats par le passé (Sundowns) et qu’il faut du temps pour le mettre pleinement en œuvre au Wydad. Il a répété qu’il ne changerait pas son style de jeu, et que si ce style était le problème, il serait le premier à demander à quitter le club.
En effet, Mokwena a affirmé qu’il quitterait son poste si la direction du club jugeait qu’il freinait la progression de l’équipe. Cette déclaration survient après un quatrième match nul consécutif. Thembinkosi Lorch avait ouvert le score à la 31e minute, sur une passe de Samuel Obeng, le joueur ghanéen, mais Tanger a égalisé à onze minutes de la fin.
Ce résultat relègue le Wydad à la quatrième place du classement, avec 43 points après 25 journées, à deux points d’une place qualificative pour la Ligue des Champions de la CAF, actuellement détenue par l’ASFAR. Alors qu’il ne reste que cinq matchs à jouer, l’équipe de Mokwena est sous pression pour assurer sa qualification, après que le RS Berkane a déjà remporté la Botola Pro.
Mokwena a insisté sur le fait que son style de jeu ne devait pas être remis en cause, soulignant les nombreuses occasions créées, malgré le manque d’efficacité. Il a toutefois précisé que si le club estimait qu’il était un obstacle, il ne serait pas contre la rupture de son contrat.
« Quand on fait appel à moi au Wydad, c’est pour un style de jeu précis, et je n’y renoncerai jamais », a-t-il déclaré aux médias. « J’ai consacré beaucoup d’efforts à construire, étudier et perfectionner ce qui fonctionne. Cela a porté ses fruits par le passé, et je suis convaincu que cela réussira ici, avec un peu de patience. »
Avant de continuer : « J’aime profondément ce club, et si je suis le problème, je serai le premier à demander à retourner en Afrique du Sud. Si je suis un frein, je donne carte blanche au président et au conseil d’administration pour me relever de mes fonctions. Je ne veux en aucun cas entraver la progression du Wydad. Si le club estime qu’il peut mieux faire sans moi, alors, croyez-moi, mon amour pour ce club est trop grand pour que je sois un obstacle. Voilà. Inutile de remettre en question notre style de jeu. Les occasions que nous avons eues parlent d’elles-mêmes. Nous aurions dû marquer, mais cela n’a rien à voir avec notre approche tactique. »
Les adhérents du Wydad ont également publié un communiqué dans lequel le message suivant est adressé au président : « Votre maintien dépend de la participation africaine » !
Pour conclure, les supporters et les adhérents reprochent à Aït Menna, devenu une figure impopulaire, d’être un président soumis, incapable de défendre les intérêts du club face aux erreurs d’arbitrage répétées. Ils l’accusent de privilégier ses intérêts personnels au détriment de ceux du club, ce qui a alimenté un sentiment de trahison parmi les fans. Cette perte de confiance a contribué à la détérioration de l’ambiance autour de l’équipe et a accentué la pression sur Mokwena et ses joueurs.