Une soupe de mauvais goût !

Sur le vif

Mohamed Nait Youssef

Pauvreté esthétique, platitude, manque d’idées créatrices, la médiocrité signe cette année encore son grand retour sur le petit écran. C’est désormais alors un rituel ramadanesque inévitable; comme si c’était une destinée : la notre. C’est dans l’ère du temps. Hélas!

En effet, il semble que nos chaînes de télévision ont normalisé avec la bêtise en servant, comme à l’accoutumée d’ailleurs, une soupe de mauvais goût. À l’heure du Ftour, pendant le prime time, des vagues publicitaires agitées inondent la télévision, des sitcoms et sketchs recerclés, les mêmes visages presque crèvent l’écran, une caméra cachée pauvre dont l’humour est indigeste laissant un goût amer dans la bouche. De déjà-vu…

Pour ne pas mettre toute la récolte dans le même sac, et hormis quelques créations qui se comptent sur les doigts d’une main, la télévision n’a pas manqué son rendez-vous avec la pauvreté artistique. Comment en est-on arrivé là ? Qui arrêtera cette hémorragie? Qui mettra fin, une fois pour toutes, à cette médiocrité ? Les questions sont multiples qui attendent des réponses concrètes des décideurs et responsables du secteur. Par ailleurs, au-delà des batailles de l’audience et ses chiffres faramineux, notre télévision est encore loin, voire lointain des aspirations des citoyennes et citoyens.

Face à cette réalité interpellante à plus d’un titre, de nombreux téléspectateurs marocains ont immigré soit vers d’autres chaînes notamment arabes ou des plateformes de streaming  à la quête des programmes de qualité.

Ce sentiment de malaise ne date pas d’aujourd’hui! Depuis quelques années, des voix se sont levées pour assurer des produits artistiques novateurs, créatifs respectant l’intelligence, les goûts  raffinés des gens dans la télévision marocaine.

Cette médiocrité ramadanesque n’est qu’un arbre qui cache la grande forêt, où certaines anomalies devraient signalées et dépassées. Dans cet esprit, une suite devrait également donner à cette réforme de l’audiovisuel dont les grandes lignes d’une stratégie du développement du pôle audiovisuel public ont été présentées il y a deux ans déjà. Toutefois, cette restructuration visant le regroupement de la Société Nationale de Radiodiffusion et de Télévision (SNRT), de “2M” et de “Medi 1 TV” est en stand by… jusqu’à nouvel ordre.

Pourtant, une pause de réflexion sur l’avenir de la télévision nationale, mais aussi et surtout sur l’ensemble du  pôle audiovisuel public s’impose.

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