On a beau dire que le gouvernement actuel ou plus exactement le parti majoritaire, était libéral, il parait qu’on se trompe peut-être de ce conceptuel.
Au fait, le libéralisme tel qu’on s’est habitué à concevoir dans les politiques à vocation libérale, est fondé sur un courant de pensée qui prône le libre choix individuel de la propriété, mais dans le respecttotal de la liberté d’autrui.
Or, il semble bien que pour le cas de notre Exécutif, on est plutôt en face de la logique de loi de la jungle où le fort se permet d’écraser le faible ou encore le riche étouffe le pauvre. Comment cette approche draconienne se traduit-elle dans les faits ?
Tout d’abord, il est aberrant que l’Exécutif se targue de manière hautaine et arrogante, de sa supériorité numérique qui lui déblaie sans coup férir, les chemins de la suprématietant à l’hémicycle qu’aux diverses institutions de l’Etat où sa mainmise prolifère.
Ensuite, il est à déplorer aussi l’obstination de l’Exécutif de faire fi aux constats des instances étatiques, tels le HCP ou le CESE qui révèlent dans leursanalyses évoquées, les déficits de gestion des politiques publiques.
Pis encore, la primature s’immisce dans de conflit d’intérêtsexplosifs, plusrécemment celui la liant à la station de dessalement d’eau de mer de Casablanca, ce qui dévoile encore davantage les dérives de prévarication et d’exaction régnant dans les méandres de sa gouvernance.
De même, on ne sesoucie guère de la situation des masses populaires qui gémissent sous le fardeau de la cherté de la vie, la dégradation du pouvoir d’achat, l’effritement des postes de travail etl’élargissement systématique des inégalités sociales…
Devant ces dysfonctionnements et les grabuges qui s’en suivent, peut-on parler de libéralisme au Maroc ? Pas du tout, du fait que les richesses sont cumulées à cause de la profusion systémique de la rente et que les populations démunies, les classes moyennes et les petites entreprises en paient les pots cassés.
Alors que le gouvernement accumule les ressources par voie rentière à leur propre compte, il thésaurise en revanche, une nuée de fiascos, à tous les niveaux. A titre indicatif, on citera le secteur agricole où jusqu’ici, il ne fait qu’assener un coup des plus cuisants aux aspects de la souveraineté alimentaire en se consacrant à l’importation des produits dont le pays a besoin, notamment les céréales, les viandes, les oléagineux, les légumineuses…, donnant le coup de grâce au Plan Maroc Vert et au Green Génération, depuis l’année 2008.
Le slogan creux que brandit le gouvernement de «État social» et à l’aide duquel il a promis monts et merveilles, est aussi du tape à l’œil, évaporé dans les chimères, dès l’entame de son mandatdont l’expiration ne tarde pas à se profiler, sans concrètes réalisations à son actif, de ce qu’il avait avancé.
Le proverbe de chez nous disait à ce propos : «Celui qui se cache derrière la nuit, la pleine-lune est déjà là». Et si seulement le gouvernement était libéral dans les règles de l’art !