Chami expose les moyens de réaliser la participation citoyenne

Au service de la transformation des modes de gouvernance

Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Reda Chami, a exposé, mercredi à Rabat, les moyens de faire de la participation citoyenne un véritable levier de la transformation des modes de gouvernance, de l’amélioration de la transparence de l’action publique et de l’efficacité des politiques publiques.

Intervenant à l’ouverture d’une conférence autour du thème « L’engagement citoyen et la participation à la gestion de la chose publique et à la lutte contre la corruption », M. Chami a souligné que dans la perspective de faire de la participation citoyenne un moteur du changement dans la société et les institutions, le CESE propose dans son avis y afférent une série de leviers de développement dans le cadre d’une vision nationale renouvelée de la participation citoyenne, partagée par les différents acteurs et permettant d’en élargir la portée et les formes et de faciliter son appropriation par les citoyens.

Lors de cette rencontre organisée à l’initiative de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) en partenariat avec le CESE, M. Chami a insisté sur l’importance d’adopter des mécanismes accessibles à tous, à l’instar des outils numériques qui tiennent compte de la transparence et des spécificités des populations dans leur profondeur territoriale, tout en s’appuyant sur les initiatives innovantes dans ce domaine.

« Notre ambition est d’impulser un fort élan participatif à même de consolider la confiance dans les institutions, en ce sens que chaque citoyen soit entendu et pleinement impliqué dans la dynamique de développement du Maroc », a-t-il relevé.

Et d’ajouter qu’à la lumière du diagnostic dressé et des conclusions des sessions d’audition des intervenants et les résultats de l’enquête de terrain menée par le Conseil, il a été constaté que le recours à ces mécanismes participatifs demeure limité, eu égard à un certain nombre de contraintes qui découragent l’engagement, telles que le manque d’information, la complexité des procédures et la faible appropriation par les acteurs concernés.

En revanche, M. Chami a fait observer que la volonté de participation s’est renforcée, notamment auprès des jeunes, qui aspirent à s’engager davantage dans la gestion des affaires publiques, à renforcer la transparence des administrations et des institutions et à participer au processus de prise des décisions qui les concernent directement.

Dans le cadre de cette dynamique, plusieurs initiatives novatrices ont vu le jour, portées par des instances nationales, des établissements et des collectivités territoriales, dans le souci de renforcer la consultation citoyenne, a-t-il ajouté, précisant que cela passe par le lancement de l’expérience des budgets participatifs, l’adoption des plateformes numériques participatives pour recueillir les avis et propositions des citoyens sur les projets de développement stratégiques (élaboration du nouveau modèle de développement, avis du CESE via la plateforme ouchariko.ma), les plans sectoriels (feuille de route de l’enseignement, Stratégie nationale de développement durable (SNDD), Dialogue national de l’urbanisme et de l’habitat …) et les programmes de développement régionaux et locaux.

Ces initiatives, a-t-il poursuivi, ont fait l’objet d’une interaction prometteuse et accrue, ce qui montre à quel point les résultats sont tangibles lorsque les citoyens sont pleinement impliqués dans le processus de prise de décision, avec tout ce qui en découle en termes de politiques publiques plus adaptées aux besoins réels, d’appropriation des décisions prises et, surtout, de confiance dans les institutions.

L’institutionnalisation de ces initiatives et expériences, aussi importantes soient-elles, nécessitent un cadre juridique contraignant, des normes bien définies et des modalités organisationnelles uniformes, afin que les consultations citoyennes ne restent plus tributaires de choix et d’approches divergentes de chaque administration, institution publique ou collectivité territoriale.

Cette conférence nationale vise à sensibiliser à l’importance de l’engagement citoyen en tant que levier essentiel pour renforcer la participation active à la vie publique et améliorer la gouvernance. Elle met également en avant les meilleures pratiques permettant une implication plus efficace des citoyens et citoyennes dans les affaires publiques.

Elle est également marquée par des sessions axées principalement sur « de la participation citoyenne à l’engagement citoyen », « l’engagement citoyen, voie principale pour l’amélioration des politiques publiques », et « les rôles de la société civile et des réseaux sociaux dans le renforcement de la participation et de l’engagement ».

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