Latefa Ahrrare : « le théâtre, un lieu de questionnement et de vérité ! »

Lors d’une master class organisée dans le cadre salon régional du livre de Salé

Mohamed Nait Youssef

La galerie Bab Fès à Salé a abrité, mercredi 15 novembre, une master class avec l’artiste et directrice de l’Institut supérieur des arts dramatiques et de l’animation culturelle (ISADAC), Latefa Ahrrare. Placée sous le thème  «le théâtre et sa fonction sociétale », cette rencontre organisée dans le cadre du salon régional du livre tenu , du 09 au 16 novembre à Bab Lamrissa à Salé, et animée par le dramaturge et journaliste Lahoucine Chaâbi, a braqué les lumières sur le parcours riche et diversifié d’une comédienne singulière, talentueuse et intègre. Latefa Ahrrare, a souligné le modérateur de la  master class, est l’une des premières femmes qui ont travaillé sur le monodrame. «Latefa Ahrrare est une artiste intellectuelle et une voix culturelle importante qui n’a pas manqué le rendez-vous dans plusieurs manifestations, notamment en ce qui concerne la défense pour les droits des artistes. », a révélé le dramaturge, Lahoucine Chaâbi. Issue des montagnes d’Imouzzer Marmoucha, la comédienne a marqué à la fois les planches nationales, le petit et grand écran avec des œuvres remarquables partagées entre le théâtre, la télévision et le cinéma.  Pour Latefa Ahrrare, le théâtre est une vision du monde, et c’est aussi la vérité. «Le cinéma est beau, mais le théâtre c’est la vérité.», a-t-elle affirmé. Et d’ajouter : «ce qui est beau dans le théâtre, c’est le questionnement, c’est une mise à nu de la réalité sur scène.»

Par ailleurs, la comédienne et metteuse en scène opte pour un théâtre de situation, un théâtre qui pense et qui panse les plaies de la société. «Les tâches du théâtre, c’est de poser des questions qui touchent la réalité et ses maux.», a-t-elle expliqué. Selon Latefa Ahrrare, le théâtre est un art complet  qui s’inspire de l’homme, il est également une expression de la société par le biais du goût, des valeurs. «Le théatre est une valeur humaine, esthétique et un lien du commun qui traverse les styles. Le théâtre, ’est aussi des choix.», poursuit-elle. 

Le choix du monodrame :

Dans l’art et le théâtre, il y a la solitude et le comédien est athlète des émotions, a rappelé l’artiste, ajoutons que le monodrame est un art difficile et exigeant. «J’aime ce genre d’art.», a-t-elle confié.  En outre, Latefa Ahrrare est revenue lors de cette master class sur la polémique, notamment celle qui a accompagné  la pièce de théâtre  » Capharnaüm  » (2010). «Je pensais qu’il n’y a pas ce genre de voix qui insultent, qui attaquent, qui harcèlent. Je m’inquiétais surtout pour ma mère.», a-t-elle révélé. Et pour faire face au populisme et à la médiocrité, l’artiste a insisté sur l’importance  de l’éducation à l’art et au théâtre pour tout enfant et citoyen. «Le théâtre œuvre pour la préservation de la mémoire à la fois individuelle et collective.», conclut-elle.

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