Le PPS au Parlement
M’Barek Tafsi
La réhabilitation de l’hôpital provincial Ibn Baja de Taza, à travers son renforcement avec des médecins généralistes et spécialistes en nombre suffisant et du matériel médical indispensable est nécessaire pour lui permettre d’assurer tous les services de santé et d’hospitalisation à ses patients, écrit le député Ahmed Abbadi, membre du groupe parlementaire du PPS.
Dans une question écrite au ministre de la santé et de la protection sociale relative au manque de personnels médical et paramédical à l’hôpital Ibn Baja, le député souligne que cette pénurie empêche cet établissement de jouer pleinement son rôle au profit des habitants de la province.
Compte tenu de cette pénurie, la population des collectivités territoriales de la province de Taza, qui dépasse 500 000 personnes, souffre en effet d’importantes difficultés pour accéder et bénéficier des services de santé de l’hôpital provincial Ibn Baja, en particulier dans certaines spécialités importantes et vitales, écrit Abbadi.
Ce déficit a évidemment un impact négatif sur les services de santé publique fournis aux patients, en particulier aux familles vulnérables et pauvres qui ne peuvent pas recourir aux cliniques privées.
L’hôpital provincial Ibn Baja souffre également d’une pénurie importante d’équipements et de dispositifs médicaux nécessaires pour couvrir les besoins exprimés par les patients venant à l’hôpital en provenance des diverses collectivités territoriales relevant de la province. Cela double la souffrance des patients qui sont obligés de se faire soigner dans d’autres hôpitaux situés à des dizaines de kilomètres. Ils se rendent souvent au complexe universitaire de Fès ou dans une des cliniques privées ailleurs, et parfois sur instruction de certains cadres médicaux travaillant à l’hôpital provincial Ibn Baja, prétextant que l’appareil requis pour l’examen est en panne, ou que les résultats délivrés par l’appareil de l’hôpital provincial Ibn Baja ne sont pas fiables.
C’est ce qui a été enregistré dans certains cas qui ont nécessité un examen par échographie (scanner), où ces examens ont été refusés sous les justifications susmentionnées, a témoigné le député, qui a interrogé le ministre au sujet des mesures qu’il compte prendre pour la réhabilitation de cet hôpital, dont le matériel avait été détourné vers des cliniques privées.
Le scandale du détournement du matériel médical de l’hôpital Ibn Baja de Taza vers des cliniques privées avait en effet éclaté le 23 novembre 2023. Depuis lors l’établissement manque de tous y compris des personnels médical et paramédical. Les 11 personnes impliquées dans cette affaire dont l’ancien directeur de l’hôpital et d’autres responsables ont été certes condamnées, mais l’hôpital manque toujours des moyens nécessaires pour jouer pleinement son rôle.
En effet, la justice et l’éthique médicale exigent que les droits des patients soient respectés, y compris le droit à un traitement adéquat, à la dignité, à l’information, et à la confidentialité.
Les Tazis comme l’ensemble des Marocains ont, après tout, droit à des hôpitaux de haut niveau, lesquels établissements doivent garantir un environnement où les patients peuvent recevoir des soins appropriés sans discrimination. Cela inclut également la protection des droits des patients atteints de maladies graves ou chroniques (diabète, insuffisance rénale, hypertension, etc…).