Des milliers de Marocains bravent la pluie pour dénoncer l’extermination à Gaza. Nabil Benabdallah fustige la complicité des grandes puissances.
Sous une pluie battante, Rabat a vibré dimanche matin au rythme d’une marée humaine. Des milliers de Marocains — hommes, femmes, enfants, jeunes et moins jeunes — ont répondu présents à l’appel d’une large coalition de partis politiques, dont le PPS, d’associations civiles et d’organisations de défense des droits humains, pour participer à une marche nationale de solidarité avec le peuple palestinien.
Cette mobilisation, d’une ampleur remarquable malgré les conditions climatiques difficiles, a résonné comme un cri du cœur contre « la guerre d’extermination » menée par l’armée israélienne dans la bande de Gaza, et contre ce que de nombreux manifestants qualifient de tentative internationale d’ensevelir la cause palestinienne sous les décombres du silence complice.
En tête de cette marche figuraient des dirigeants politiques et des défenseurs des droits humains issus de divers courants politiques, ainsi que des représentants d’organisations civiles et de droits humains, offrant ainsi une image d’unité du peuple marocain autour d’un même objectif : mettre un terme à la guerre d’extermination dont est victime le peuple palestinien.
Les manifestants brandissaient des pancartes dénonçant la guerre contre les Palestiniens, des drapeaux marocains et palestiniens, et leurs voix — femmes, enfants, jeunes des deux sexes, personnes âgées — résonnaient avec des slogans appelant à l’arrêt de cette guerre atroce menée par la machine militaire israélienne contre un peuple sans défense. Ils ont également dénoncé la politique de la faim et de l’extermination, ainsi que la normalisation des relations avec Tel-Aviv, scandant notamment : « Le peuple veut la chute de la normalisation ».
Nabil Benabdallah, Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme, a déclaré lors de sa participation à cette marche populaire — organisée à l’appel de formations politiques aux sensibilités diverses — que cette manifestation constituait « une nouvelle déclaration de solidarité avec le peuple palestinien, un rejet des politiques de déplacement forcé, des crimes sionistes odieux, et de la tentative actuelle d’extermination des Palestiniens et de liquidation de la cause palestinienne, avec la complicité de plusieurs grandes puissances. »
Dans une déclaration à la presse, il a ajouté que cette marche exprimait la poursuite de la mobilisation du peuple marocain, dans toutes ses composantes, en soutien à la lutte du peuple palestinien contre l’occupation, et en rejet de la guerre qui lui est imposée, ainsi que de toutes les manœuvres visant à provoquer un déplacement forcé des Palestiniens et à éliminer leur cause.
Tout au long de la manifestation, les participants ont dénoncé le blocus total de Gaza, la fermeture des points de passage, la politique persistante de famine, de siège et de tueries perpétrée par la machine de guerre sioniste sous les yeux du monde, dans une violation flagrante du droit international, de toutes les conventions et usages internationaux, ainsi que des droits humains.
Ils ont scandé des slogans appelant à la fin de la guerre et à la levée du siège sur plus de deux millions de Palestiniens confrontés quotidiennement à une machine de mort, relancée par les forces d’occupation après la rupture unilatérale du cessez-le-feu par Israël.
Les manifestants ont également exprimé leur condamnation du soutien continu des États-Unis et de l’Occident à l’occupation israélienne, qui bafoue ouvertement les principes des lois humanitaires et internationales, et qui commet des massacres atroces contre le peuple palestinien, en particulier les enfants et les femmes, en toute impunité.
Tout au long de cette marche, qui a traversé les rues de Rabat depuis Bab El Had jusqu’au centre-ville, près de la gare ferroviaire de la ville, les participants ont fait entendre des slogans exigeant la fin de la normalisation avec l’entité occupante, la levée du blocus sur Gaza, l’entrée des aides humanitaires, l’instauration d’un cessez-le-feu, et la fin des tueries d’enfants et de femmes.
Il est à noter que cette marche nationale s’inscrit dans une série de manifestations continues dans différentes régions et villes du Maroc depuis le début de la guerre d’extermination déclenchée le 7 octobre 2023. Depuis cette date, les Marocains multiplient les sit-in, marches locales, régionales et nationales pour dénoncer l’agression sioniste et les massacres incessants commis contre le peuple palestinien.