Mohammed Hamdi : «Il faut aider les clubs à exploiter de nouvelles sources de revenus»

World Football Summit Rabat 2025/UM6P

Oussama Zidouhia

Au « World Football Summit Rabat 2025 », les enjeux des clubs de football sont au cœur des discussions, notamment les similarités et les enseignements que les clubs européens et africains peuvent tirer les uns des autres.

Le World Football Summit Rabat 2025, organisé dans la prestigieuse Université Mohammed VI polytechnique (UM6P), se positionne comme un événement incontournable réunissant les acteurs clés de l’industrie du football pour explorer plusieurs thématiques, dont les similarités et les enseignements que les clubs européens et africains peuvent tirer les uns des autres. Cet événement stratégique, se déroulant dans la capitale du Royaume, a offert une plateforme unique pour des discussions approfondies, des échanges entre experts et la mise en place de collaborations fructueuses visant à façonner l’avenir du football marocain à l’aube de la CAN 2025 et de la Coupe du Monde 2030.

Parmi les panels les plus attendus, celui consacré aux enseignements mutuels entre clubs européens et africains promettait une discussion riche et éclairante. La présence de Mohammed Hamdi, directeur du développement des affaires internationales du club néerlandais de Feyenoord, en tant que speaker, ajoutait une perspective européenne de premier plan à cette table ronde.

« C’était un honneur de participer au World Football Summit à Rabat et de prendre part à une discussion aussi pertinente concernant les liens et les apprentissages mutuels entre les clubs européens et africains », a déclaré Mohammed Hamdi.

« Chez Feyenoord, nous sommes convaincus que si les contextes peuvent différer, les ambitions et les défis fondamentaux qui animent nos clubs sont étonnamment similaires. Nous avons beaucoup à partager en termes de structuration, de développement de la performance et surtout en termes de gestion. Mais il est tout aussi crucial pour les clubs européens, de s’inspirer de la passion et du talent brut qui caractérisent le football africain. Les échanges lors de ce panel ont souligné l’importance d’une collaboration accrue, d’un partage d’expertise bilatéral. Je suis optimiste quant aux opportunités qui se présentent pour renforcer les liens entre nos continents et faire progresser le football marocain dans son ensemble. »

En effet, face à un monde du ballon rond de plus en plus interconnecté, les clubs, qu’ils soient basés en Europe ou en Afrique, partagent un socle de problématiques fondamentales. L’impératif de professionnalisation, la quête de performance sportive de haut niveau, la nécessité de bâtir des structures financières solides et la fidélisation d’une base de supporters engagée constituent des enjeux majeurs qui transcendent les frontières continentales.

L’intérêt de confronter les expériences et les stratégies des clubs des deux continents réside dans la richesse des approches développées. Les clubs européens, forts de leurs infrastructures modernes, de leurs championnats structurés et de leurs ressources financières souvent plus importantes, peuvent partager leur expertise en matière de gestion, de marketing, de scouting et de développement de la performance.

Mohammed Hamdi a annoncé à la presse son ambition d’ouvrir des discussions avec la Fédération Royale Marocaine de Football et l’Office National Marocain du Tourisme, dans le but d’établir des partenariats qui valorisent le Maroc comme une destination touristique de premier plan grâce à la portée mondiale du football.

De leur côté, les clubs africains, évoluant dans des contextes socio-économiques parfois plus complexes, ont développé une agilité et une créativité remarquables. Leur capacité à identifier et à former des talents bruts, leur lien profond avec leurs communautés locales et leur passion communicative pour le football représentent des atouts précieux qui pourraient inspirer leurs homologues européens.

Selon M. Hamdi, le développement du football en Afrique nécessite une approche détaillée et organisée, axée sur plusieurs piliers essentiels. Pour faire progresser le football africain, il est impératif d’approfondir les partenariats avec les clubs, les fédérations et les instances régionales à travers le continent. Il faut également développer des programmes durables qui soutiennent les clubs aux niveaux amateur et professionnel.

D’après ses dires, l’Association des Clubs Africains peut jouer un rôle crucial en aidant les clubs à devenir plus professionnels grâce au renforcement des capacités (formation des dirigeants, normes de gouvernance), à des audits financiers et opérationnels, à la standardisation des systèmes de licences de club et à la fourniture de services de conseil juridique et marketing.

Il faut aider les clubs à exploiter de nouvelles sources de revenus telles que les droits de diffusion, les parrainages, le merchandising et les plateformes numériques. Il est également nécessaire de plaider en faveur d’une compensation de transfert et de frais de formation plus équitables lorsque les talents africains évoluent à l’étranger.

Par ailleurs, il est crucial de promouvoir la croissance des jeunes joueurs et de défendre les valeurs du fair-play, de l’éducation et de l’intégrité. L’objectif ultime est de faire de l’ACA une institution respectée et influente au sein de la gouvernance mondiale du football.

La participation de Mohammed Hamdi, en tant que représentant d’un club européen reconnu pour son approche pragmatique, a sans aucun doute apporté un éclairage pertinent. Son expérience au sein de Feyenoord lui confère une vision globale des défis auxquels sont confrontés les clubs européens, tout en lui permettant d’appréhender les spécificités du football africain. On imagine aisément que ses interventions ont porté sur des aspects tels que l’importance de l’investissement dans le football, la nécessité de développer des stratégies de recrutement adaptées aux contextes locaux, ou encore les opportunités de collaboration entre clubs des deux continents.

Les discussions au sein de ce panel ont exploré des thématiques concrètes. Par exemple, comment les clubs africains peuvent-ils s’inspirer des modèles de gestion européens pour structurer leurs championnats et attirer davantage d’investissements ? Comment les clubs européens peuvent-ils apprendre de l’authenticité et de l’engagement des supporters africains pour renforcer leur propre base de fans ?

La question de la valorisation et de l’exportation des talents africains vers l’Europe, tout en assurant un développement durable du football local, a également dû être au cœur des échanges.

En définitive, ce panel du « World Football Summit Rabat 2025 » a mis en lumière l’importance d’un dialogue continu et constructif entre les acteurs du football européen et africain. Les défis sont nombreux, mais les opportunités de collaboration et d’apprentissage mutuel sont tout aussi importantes.

La présence de figures comme Hamdi témoigne de la reconnaissance de cette nécessité et ouvre la voie à des échanges futurs qui pourraient bénéficier à l’ensemble de l’écosystème footballistique mondial. Ce sommet a sans aucun doute marqué une étape importante dans la construction d’un avenir plus équilibré et prospère pour le football sur les deux continents.

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