Fin de la trêve entre Israël et le Hamas

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

En reprenant, dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 mars, ses frappes aériennes sur l’enclave de Gaza, dans le cadre d’une opération-éclair baptisée « Force et Glaive », l’armée d’occupation israélienne a délibérément rompu la fragile trêve qu’elle avait conclue, deux mois auparavant, avec le mouvement de la résistance palestinienne Hamas sous l’égide de l’administration Biden et avec l’aide de Donald Trump.

Ordonnée par le bureau du Premier ministre israélien « après les refus répétés [du Hamas] de libérer » les otages, cette opération qui, selon un responsable israélien, a visé « des commandants militaires de rang intermédiaire, des responsables et des infrastructures » appartenant au Hamas, se serait soldée par la mort de plus de 330 palestiniens dont plusieurs enfants et par plusieurs dizaines de blessés.

Pour justifier la reprise des frappes aériennes de Tsahal contre la bande de Gaza, les services du Premier ministre de l’entité sioniste ont reproché au Hamas de n’avoir pas répondu favorablement à des propositions qui avaient été formulées dans le cadre des négociations sur le cessez-le-feu et de n’avoir pas libéré tous les otages.

Mais, en demandant, de son côté, dans un communiqué en date de mardi matin, que « les médiateurs tiennent Netanyahou et l’occupation sioniste comme pleinement responsables de la violation et de l’annulation de l’accord » et, en reprochant à Israël d’avoir « unilatéralement » mis fin au cessez-le-feu, le mouvement de la résistance palestinienne a tenu à préciser qu’un tel comportement « rend incertain le sort des 59 otages israéliens encore détenus à Gaza ».

Joint, ce mercredi, par l’AFP, par téléphone, à partir du Caire, Tahar al-Nounou, un dirigeant du Hamas, a déclaré que son mouvement qui « n’a pas fermé la porte des négociations », insiste, néanmoins, « sur le fait qu’il n’y a aucun besoin de nouveaux accords » et qu’en n’ayant « pas de conditions préalables », le Hamas exige que l’Etat hébreu « soit contraint de cesser immédiatement [ses hostilités] et de commencer la seconde phase des négociations » telle que prévue par l’accord de trêve entré en vigueur le 19 janvier dernier.

Il convient de préciser, toutefois, qu’après avoir affirmé qu’Israël a consulté l’administration américaine avant de lancer des frappes aériennes qui cibleraient des membres et des infrastructures du Hamas dans la bande de Gaza, Brian Hughes, un porte-parole de la Maison Blanche, a déclaré, en guise de soutien ferme et sans équivoque à l’entité sioniste, que « le Hamas aurait pu libérer les otages pour prolonger le cessez-le-feu, mais au lieu de cela, il a refusé et choisi la guerre ».

Si les gazaouis ont vécu, depuis le début du ramadan, dans une incertitude totale du fait de l’absence d’un quelconque plan d’après-guerre – qu’il soit palestinien, israélien, américain ou arabe – et que le ministère de la Santé du Hamas pour la bande de Gaza a publié, ce mercredi matin, un nouveau bilan des attaques israéliennes faisant état de 970 morts supplémentaires en l’espace de 48 heures, c’est donc qu’en étant fort du soutien indéfectible de la nouvelle administration américaine et de l’appui tacite des nombreuses chancelleries inféodées à l’Oncle Sam, l’Etat sioniste entend poursuivre sa campagne génocidaire en toute impunité.

Alors, attendons pour voir…

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