Dans notre prochain numéro
Mohamed Khalil
Nombreux sont les milieux, politiques, syndicaux, médiatiques et de la société civile qui remettent en cause ou s’interrogent sur la méthodologie suivie par le HCP pour le calcul de l’inflation et de la hausse des prix.
Grâce à une étude élaborée par le camarade Ahmed Bayoud, ancien fondateur de l’Association « Avec le consommateur » et expert en consumérisme et protection du consommateur, le commun des mortels peut comprendre la démarche du Haut commissariat au plan, connu pour ses multiples rapports de conjoncture et sur l’indice global de l’inflation et l’Indice des Prix à la Consommation (IPC).
La démarche d’Ahmed Bouyad se veut didactique et pédagogique dont la finalité est de faire assimiler, au consommateur, l’indice du coût de la vie en recourant, par opposition ( ?), au « couffin de la consommatrice », tel qu’il a baptisé sa méthode d’enquête et de collecte.
Tout en ne remettant pas en cause « la méthodologie scientifique » poursuivie par le HCP, il pointe du doigt, toutefois, le fameux « panier de la ménagère » à cause de sa composition, trop superflue, et de son manque de représentativité du véritable panier qui ne reflète pas les consommations habituelles du plus grand nombre des Marocains.
Sa démarche est plus claire et transparente car l’opinion publique ne comprend pas les chiffres du HCP quand ils indiquent, souvent, une hausse de … 0,01 % de tel ou tel produit de première nécessité, alors que le constat quotidien est que les hausses sont substantielles et se comptent en plusieurs dirhams, voire des dizaines, en fonction des produits et services… C’est comparable à une personne qui se moque d’une autre qui est « au four » en lui demandant quel temps il y fait !
Même si Ahmed Bayoud ne le dit pas, l’astuce serait pour le HCP, afin de parvenir à des conclusions non dérangeantes, est de mettre dans le même panier des produits de première nécessité, dont les prix augmentent fortement, mais qui sont sous-représentés, alors que d’autres produits sont surreprésentés, malgré leur caractère « non essentiel ».
Ce qui fausse totalement les calculs et aux yeux des ménages à faible revenu, la contradiction est flagrante, surtout quand ils consacrent une part plus importante de leur budget aux produits alimentaires de base, et sont donc plus durement touchés par la hausse des prix de ces produits.
C’est pourquoi la lecture de l’étude d’Ahmed Bayoud est fort intéressante car elle met en relief la nécessité de NUANCER l’indice global de l’inflation, en fonction, surtout, du poids de certains produits alimentaires de consommation courante dans le budget des ménages.
Il est vrai que le HCP recourt presque aux mêmes normes internationales, mais l’on ne peut continuer à prêcher par souci d’influencer la précision de l’indice de l’inflation.
La « méthode Bayoud », elle, sans prétendre à la concurrence du HCP, préconise la récolte des prix des mêmes produits (80 produits couramment et massivement consommés par les couches sociales non nanties) une fois par semaine, durant 3 jeudi (par exemple), successivement dans une grande surface, puis dans une épicerie et enfin dans une « souika » ou un marché municipal.
Cette collecte, si elle est effectuée de manière régulière, elle pourra donner une idée proche de la réalité sur les variations de prix tout au long de l’année.
A ces données, il faudra intégrer d’autres nouveautés technologiques comme le sont les scan de caisse et de ventes en ligne, pour compléter et mieux préciser les données de prix collectés.