Le Chef du Gouvernement, M. Saad Dine El Otmani a annoncé, jeudi à Nouakchott, les grandes lignes de la contribution du Maroc dans le cadre de la mise en œuvre de la 1ère phase 2019-2021 de l’ambitieux Programme d’Investissements Prioritaires G5 Sahel, qui comprend la Mauritanie, le Tchad, le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
« Conformément aux Très Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu L’assiste, le Maroc est ici pour témoigner et de sa solidarité et de son engagement avec les pays du Sahel avec lesquelles il entretient des liens multiséculaires, une coopération multiforme et des relations multidimensionnelles », a dit El Otmani lors des travaux de la Conférence de coordination des partenaires et bailleurs de fonds du G5 Sahel.
M. El Otmani, qui conduit une importante délégation comprenant notamment M. Mohamed Yassine Mansouri, Directeur Général de la Direction Générale des Etudes et de la Documentation (DGED), a ajouté que les actions du Maroc portent sur la contribution à la réalisation des projets d’électrification des zones rurales frontalières prévus dans le cadre de la première phase 2019- 2021 du programme d’investissement prioritaire du G5 Sahel par l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN) avec un recours au photovoltaïque et un positionnement sur toute la Chaine de valeur de ces projets.
Selon lui, la contribution de MASEN s’ajoute à la réalisation du partenariat qu’elle a conclu avec la Banque Africaine de Développement dans le cadre du programme « Desert to power » dédié à la région du Sahel qui permettrait à l’agence d’accorder aux Pays du G5 Sahel frères un partage de son savoir-faire et l’assistance technique pour le déploiement de projets d’énergies renouvelables intégrées.
La contribution marocaine porte aussi sur la réalisation des études techniques des projets d’électrification rurale des zones frontalières et l’assistance aux opérateurs locaux à la mise en place des installations et du renforcement de leurs capacités par l’Agence Marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE). De même, l’AMEE pourrait assurer un accompagnement des jeunes exploitants agricoles pour une agriculture climato intelligente à travers le renforcement des capacités des acteurs agricoles des pays du Sahel dans le cadre du pompage solaire, a-t-il poursuivi.
Elle consiste de même en le renforcement des capacités des Pays du G5 Sahel dans la réalisation des programmes dans le domaine des ressources en eau, notamment la planification, la mobilisation et la gestion intégrée des ressources en eau, la planification de la gestion des bassins versants, la protection des ressources en eau souterraine, la protection et préservation de la qualité des ressources en eau, la gestion des phénomènes extrêmes, l’atténuation de l’impact du changement climatique sur les ressources en eau, la conception et réalisation des ouvrages hydrauliques, notamment les barrages, la sécurité des ouvrages hydrauliques, la Recherche, le développement et la formation dans le domaine de l’eau, et le renforcement des capacités en matière de gestion intégrée des ressources en eau et la contribution dans le domaine de l’agriculture.
Ce développement passe par notamment l’assistance technique à l’amélioration de la santé animale et la gestion des risques sanitaires dans le domaine de la production animale, l’assistance technique à la mobilisation de l’eau et l’irrigation pour l’adaptation au changement climatique, la formation des jeunes dans les domaines de l’agriculture (Ingénieurs, Vétérinaires et Techniciens) ou en formation continue et l’assistance technique à l’amélioration du cadre des affaires pour aider les jeunes à démarrer des affaires dans le domaine de l’agriculture ou des services agricoles dans le but de créer l’emploi pour les jeunes et dynamiser les territoires.
Il a souligné que ces actions annoncées par le Royaume ne sont pas exhaustives et peuvent être étendues à d’autres actions en fonction des besoins et de l’expérience développée par le Maroc dans les domaines requis conformément aux projets programmés dans les programmes d’investissements prioritaires présentés par le G5 Sahel.
Il a par ailleurs souligné que le Maroc n’a cessé d’attirer l’attention de la Communauté Internationale sur l’importance d’adopter une approche globale et intégrée pour le règlement des questions sécuritaires et de développement dans cette région.
Il a indiqué que c’est dans cet esprit que le Royaume a salué dès le départ l’initiative du G5-Sahel, qui constitue une réponse pertinente à cette situation précaire.
Depuis son lancement en février 2014, cette « initiative louable » a su mobiliser de manière prompte et efficace un ensemble d’acteurs prêts à apporter des réponses durables aux défis de la région sahélienne, s’est-il réjoui, relevant qu’il s’agit, en effet, d’une « formule inédite » en Afrique reposant sur une coopération renforcée, à grand potentiel et où les pays concernés se prennent en charge eux-mêmes, alors que l’appui de la communauté internationale ne vient qu’en support.
A cet égard, M. El Otmani a souligné qu’à la faveur d’une dizaine de visites effectuées par Sa Majesté le Roi au pays du Sahel, le Maroc a développé une coopération substantielle et mutuellement bénéfique, notamment dans les domaines de la sécurité alimentaire, du contrôle des frontières, du développement social, de la formation militaire, de la coopération technique, de la coopération sécuritaire et de renseignements, de la formation des jeunes et de la formation des Imams.
Ces actes pourraient constituer un accompagnement efficace du Momentum créé par le G5-Sahel, a-t-il dit, soulignant la disposition du Royaume à développer des actions de coopérations triangulaires avec les pays de l’Union Européenne, au bénéfice de cette région.
« Le Royaume du Maroc poursuivra sa coopération avec les pays du G5 Sahel dans les domaines de formation des cadres militaires dans les académies et écoles du Royaume ainsi que la coopération et le renforcement des capacités de ces pays dans le domaine du renseignement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme », a-t-il insisté.
Il a indiqué que cette réunion importante se tient à un moment particulier, où la région du Sahel connaît des événements rapides et successifs, qui « requièrent de nous aujourd’hui, des réponses collectives et intégrées, pour faire face aux défis que connaît cette zone, en vue d’assurer un avenir meilleur aux pays et aux peuples de la région sahélo-saharienne ».
Selon le chef du gouvernement, cela passe nécessairement par la mise en place d’une stratégie et des orientations claires, des mécanismes de coopération efficaces et des programmes adéquats, ainsi que l’harmonisation des actions et stratégies engagées, et un financement adéquat de projets de développement en faveur des cinq pays du G5 Sahel.
Le Programme d’investissement prioritaire 2019-2021 s’inscrit dans ce cadre, a ajouté El Otmani qui, sur ordres de SM le Roi Mohammed VI, conduit la délégation marocaine à cette Conférence et qui comprend également le Directeur du grand Maghreb et des affaires de l’Union du Maghreb Arabe et de l’union Africaine au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale, Abderrazzak Laassel et l’ambassadeur du Maroc à Nouakchott, Hamid Chabar.
Dans ce sens, il a fait savoir que la région du Sahel connaît des problèmes sécuritaires graves menaçant l’ensemble des pays de la région, menés par plusieurs groupes terroristes transnationaux, qui s’activent dans le crime organisé, le terrorisme et le commerce illicite, alimentant l’insécurité, l’extrémisme qui menacent les fondements même des Etats, rappelant que rien que l’année 2018 recense une quarantaine d’attaques terroristes contre 104 attaques en 2017 faisant 623 morts dans la région.
(MAP)