Le Maroc appelle à un compromis courageux

Session de haut niveau de la COP21

Le temps est à la flexibilité et au compromis courageux en vue d’aboutir à un accord ambitieux et universel pour la lutte contre le réchauffement climatique, a estimé, lundi à Paris, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Salaheddine Mezouar.
Intervenant lors de la session de haut niveau, qui inaugure la deuxième semaine de négociations dans le cadre de la Conférence des Nations unies pour le climat (COP21), M. Mezouar a appelé à faire « les concessions mutuelles, qui transcendent les intérêts particuliers du moment et privilégient naturellement l’intérêt collectif à long terme ».
Il a, dans ce sens, salué les efforts de l’ensemble des négociateurs et membres du secrétariat de l’ONU qui contribuent à « matérialiser notre volonté politique en un accord historique et volontariste ».
Cet accord tant souhaité devra être bénéfique pour toutes la parties, notamment les pays en développement, y compris les Etats d’Afrique et d’Amérique Latine les moins avancés ainsi que les petits Etats insulaires les plus vulnérables face au dérèglement climatique, a souligné le ministre.
M. Mezouar a appelé, à cet égard, à ce que tous les efforts soient entrepris pour aboutir à un consensus international autour d’un instrument juridique global, opérationnel, équilibré et universel.
L’accord de Paris doit intégrer le principe de différenciation, consacrer le droit au développement durable et prévoir un soutien financier adéquat, un renforcement des capacités et un transfert technologique substantiel à la hauteur des ambitions, en vue d’une transition énergétique bénéfique pour tous, a-t-il indiqué.
« Devant l’imminence de la menace, les divergences doivent céder face à l’urgence », a insisté le ministre, notant qu’aucun clivage n’est une fatalité, s’il est appréhendé « sous le sceau de l’engagement de tous, de la solidarité et de la responsabilité commune et différenciée ».
Par ailleurs, M. Mezouar affirmé que le Maroc se fait un devoir de poursuivre l’élan de cette conférence internationale et de le porter encore plus loin, faisant part de l’ambition du Royaume de faire de la COP22, qui se tiendra en novembre 2016 à Marrakech, une étape essentielle dans la mise en œuvre de l’accord de Paris et la consolidation de la dynamique enclenchée par le Plan d’action Lima-Paris pour le climat.
Dans son allocution à l’ouverture de cette session, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a souligné la nécessité de conclure un accord qui maintienne la hausse de la température planétaire en-deçà de 2 C, sachant que pour beaucoup de pays, dont ceux qui sont situés à faible altitude et les pays les moins avancés, même une hausse de 1,5 degré aura de graves conséquences.
« L’objectif actuel est le strict minimum, nous devons avoir l’ambition d’aller au-delà », a-t-il déclaré, appelant à prévoir dans cet accord des cycles de cinq ans, à partir de 2020, pour que les Etats réexaminent leurs engagements et les renforcent en fonction des données scientifiques disponibles.
L’accord doit aussi garantir que les pays en développement, en particulier les plus pauvres et les plus vulnérables d’entre eux, bénéficieront d’un appui suffisant et équilibré sur les plans de l’adaptation aux changements climatiques et de l’atténuation des effets de ces changements, a ajouté le responsable onusien.
Cette session s’est déroulée en présence des ministres et représentants des 150 pays engagés dans les négociations de la COP21, qui ont notamment mis l’accent sur l’importance de prendre en considération, dans le futur accord, l’ensemble des aspects de la question climatique, que ce soit en termes d’atténuation du réchauffement planétaire, d’adaptation aux changements climatiques ou d’accompagnement des pays les plus vulnérables.

(MAP)

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