Une tradition que la planète glorifie, depuis que Clara Zelten avait, en 1910, émis la première étincelle, devant la communauté universelle. Dès lors, l’appel fut synonyme de révolution ardente de la parité et de l’égalité des sexes, mais également de résistance ardue des forces rétrogrades et conservatrices. Plus d’un siècle de luttes pour que le féminin se hisse aux côtés du masculin, à travers le monde.
La Journée mondiale de la femme refait son apparition aujourd’hui, 8 mars 2016, sur l’ensemble du territoire national. Aussi bien les formations politiques et syndicales que la société civile commémorent cet événement dans la liesse, mais pareillement dans l’interpellation. Conférences, festivités, hommages, tels sont, entre autres, les ingrédients d’une telle commémoration. La célébration de cet événement traditionnel est, en effet, une occasion de mettre le point sur tout ce qui a été réalisé. Mais également interpelle tout un chacun sur le devenir d’une nation marocaine en pleine gestation, à plus d’un titre.
Avant la loi suprême, secrétée au cœur des turbulences et des agitations qui ont secoué le Maghreb et le Machreq, en plus des récessions qui ont sévi en Europe et ailleurs, le Maroc avait cumulé les performances au féminin, non sans douleur et combat. La mise en place du code de la famille, la reconnaissance de la nationalité, la mise en œuvre des principes du genre et de l’équité… sont autant de prouesses qui font désormais briller l’étoile féminine dans le firmament du développement multiforme. Faudrait-il tenir ce discours jubilatoire dans la réjouissance féminine qui emplit notre palmarès éloquent ?
Naturellement, le bilan positif de notre pays ne souffre d’aucune contestation et, en conséquence, il nous est permis de souffler cette énième bougie féminine dans l’allégresse ; toutefois, sans excès ni démesure. En effet, beaucoup de chemin reste à parcourir dans le champ féminin, aux plans institutionnel, social, économique et culturel. En fait, la femme marocaine n’est pas assez représentée dans l’Exécutif, pas assez représentée dans le législatif, souffre le martyr dans la vie quotidienne, parce que violentée, violée, harcelée, usurpée, mord la poussière dans la montagne sous le soleil de plomb et le froid glacial…Telles sont les conditions affreuses de la majeure partie de nos femmes, dans un pays tourné résolument vers les valeurs de la modernité, du progrès et de la démocratie.
Cependant, il n’est pas présomptueux de louer les prouesses cumulées à cet égard, car on ne saurait renier, comparativement à d’autres, tout l’effort déployé par les forces vives du pays, tant le mouvement féminin et le combat des courants progressistes, depuis déjà des années, en parallèle avec la lutte pour fonder un Etat de droit et des institutions.
Saoudi El Amalki