Abdelkader Zaïr : «Nous demandons l’application de l’échelle mobile des salaires»

Pour Abdelkader Zaïr, secrétaire général adjoint de la CDT, la réunion du 7 mai 2010 était seulement un retour à la case départ. Et d’ajouter que le gouvernement actuel n’a fait qu’exécuter les accords réalisés avec le gouvernement de Driss Jettou, pas plus.

Al-Bayane : Pourquoi vous vous êtes retirés de la réunion du 7 mai, entre le gouvernement et les centrales syndicales ?

Abdelkader Zaïr : En fait, il ne s’agit pas d’une réunion au vrai sens du terme. Les notions du dialogue et de négociations étaient aux abonnés absents. On a constaté que cette réunion était juste un retour à la case départ, notamment la rencontre du 8 avril 2010. Après un mois d’attente, le gouvernement est venu nous proposer la même question déjà traitée, celle de la méthodologie du dialogue. Alors que dans la réunion du 8 avril, nous avons déjà traité ce point et avons insisté pour que cette méthodologie soit tripartite, comprenant gouvernement, syndicat et patronat. Soulignons que lors de cette rencontre nous avons insisté sur nos revendications primordiales, en premier lieu l’augmentation des salaires et la promotion interne. Je rappelle que lors de la tenue du Conseil national du syndicat le 17 avril, nous avons décidé alors d’organiser le 1er mai des manifestations dans toutes les provinces en signe de contestations contre la détérioration de la situation sociale. Suite à cette décision, le ministre de l’intérieur a contacté le secrétaire général de la CDT, l’informant que les principaux dossiers en suspens seront résolus. Malheureusement, quand nous sommes arrivés à la réunion, on a enregistré qu’il s’agit uniquement du papotage.

Ne doit-on pas souligner que le gouvernement de Abbas El Fassi a déjà déployé beaucoup d’efforts pour l’amélioration de la situation des travailleurs

Le gouvernement actuel n’a fait qu’exécuter les accords réalisés avec le gouvernement de Driss Jettou, pas plus. S’agissant de l’enveloppe budgétaire s’élevant à 19 milliards, je pense que c’est un montant exagéré. Et supposons que c’est un chiffre vrai, presque 70% de ce montant vont être récupérés par l’Etat en terme d’impôts directs et indirects. En plus, la situation sociale est actuellement catastrophique et 30% de la classe ouvrière ont un salaire qui correspond au SMIG. D’où la question, comment cette catégorie sociale pourrait faire face à la cherté de la vie. Pire ! 70% de la classe ouvrière perçoit un salaire en dessous du SMIG.

Quelles sont en principe vos revendications ?

Nous demandons d’abord que le gouvernement soit crédible et responsable, capable d’assumer ses engagements, voire prêt pour un dialogue sérieux. Nous espérons également que ce gouvernement veille à ouvrir de véritables chantiers prenant en considération la situation de la classe ouvrière, sans tergiversations ni faux-fuyants. Je souligne en outre que nous avons demandé au gouvernement d’inscrire dans son agenda le point concernant l’échelle mobile des salaires, demande qui a été totalement refusée. Alors que nous avons déjà traité ce point avec le gouvernement Jettou.

Selon vous, quelles sont les conditions nécessaires pour instaurer un véritable dialogue social ?

En premier lieu, il faut instaurer un climat de confiance. Le gouvernement doit en plus remplir ses engagements et faciliter la tâche des syndicats, dont l’encadrement des travailleurs et veiller à l’application du code du travail dans les entreprises. Bien sûr, on ne doit pas oublier la question primordiale, celle de l’amélioration de la situation matérielle de la classe ouvrière.

 

 

 

 

 

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