Ces derniers temps, le bilan de la situation pandémique du pays semble s’assagir d’un rythme ascendant. Le taux de rémission est en tendance haussière, alors que celui des décès et des atteints est en net penchant baissier.
Faut-il jubiler, à la lumière de cette embellie? Absolument pas! La vigilance et la prudence sont constamment de mise car des batailles ont été, certes, gagnées haut la main, mais pas la guerre contre un vilain virus.
Maintenant, l’heure est surtout à la seconde épreuve qui se montre beaucoup plus coriace, celle de la crise économique à laquelle il va falloir faire face sur tous les fronts. Un combat qui s’étendra, sans doute, sur plusieurs mois voire des années pour voir se redresser les segments de l’économie en étroite relation avec les retombées sociales en forte dégradation.
Pendant la période du confinement qui n’a pas encore totalement faussé compagnie, le Maroc a fait montre de solidarité et de volontarisme pour endiguer le mal. Il s’en est sorti sans trop de dégâts, compte tenu des gros dommages constatés ailleurs.
En fait, c’était toute la société, à travers ses diverses composantes, qui s’était démenée pour sortir du guêpier. En dépit des ratages et des lacunes qui ont émaillé cette ruade collective contre l’épidémie, on s’est gardé de perturber le processus d’état d’urgence, par des critiques ou encore des reproches.
Tout le monde s’était focalisé sur le bien- fondé des opérations mises en œuvre, sans verser dans le jeu des trouble-fêtes. Dans ce sens, on aura apprécié la dynamique qui accompagnait tout ce parcours, qui ornait toute la population marocaine de valeurs et de vertus. Une épopée confirmant la nation d’exception!
Cependant, si cette première phase est en train de s’achever sur une bonne note, tout est à redouter quant à la seconde étape, de par son âpreté acariâtre. Tout d’abord, il va sans dire que seul le comité de veille auquel on a «légué» toutes les missions, ne peut à lui seul, conduire la barque économique et sociale à bon port.
Ce n’est plus son seul et exclusif apanage, mais de toutes les forces vives de la nation, y compris l’élite politique, jusqu’ici marginalisée et ignorée pour des raisons insensées. L’inclusion du débat politique national et non carrément technocrate de la production décisionnelle, s’avère fondamentale dans cette optique de relance économique, axée sur les visées et les orientations à tracer.
De même, cette esquisse n’est plus, du ressort de l’exécutif qui a déjà fait preuve d’incohérence et d’invalidité de ses constituantes, à l’image de son chef de file dont les limites dans ce sens, ne sont plus un secret pour personne.
Il est donc grand temps de continuer cet élan populaire par des options politiques qui n’admettent d’erreurs d’amateurismes politiques. La situation sociale des citoyens, en particulier les larges franges démunies auxquelles on avait exigé un confinement de haute austérité, est actuellement au bas du gouffre, fort accablées par la privation totale.
De surcroît, l’état économique des différents réseaux de production et de service, est cruellement effondré…C’est dire combien notre pays a besoin, en ce moment crucial, de sérieux plan de relance dans les compartiments des unités de l’économie nationale dont certains indices ont été déjà révélées lors de la première phase de confinement. Toute la panoplie de redressement devra être tributaire, d’une manière indissociable, du piédestal démocratique dont la légitimité émane des assises constitutionnelles.
Tout dérapage qui empiète sur les institutions actuelles ne serait qu’une atteinte à ces dispositions de principe!