A un mois du retour de Donald Trump à la Maison Blanche
Plusieurs centaines de milliers de Cubains ont manifesté, vendredi dernier devant l’ambassade américaine à La Havane, pour réclamer la levée du blocus américain imposé à Cuba et à son peuple, depuis plus de six décennies. L’objectif de la marche officielle et populaire est d’obtenir le retrait de Cuba de la liste noire des Etats dits commanditaires du terrorisme, imposée par le département d’Etat.
En tête du cortège de la marée humaine, l’ancien président Raúl Castro Ruz, le leader de la Révolution Cubaine, a dirigé symboliquement et en sa tenue de général de l’armée cubaine, à 93 ans, la marche populaire, à côté du Premier Secrétaire du Parti Communiste de Cuba et Président de la République Miguel Díaz – Canel Bermúdez. D’autres dirigeants historiques et du Parti, de l’État, du gouvernement, des Forces Armées Révolutionnaires et du Ministère de l’Intérieur, ainsi que les organisations de jeunes, d’étudiants et de masse, des membres, formaient également la tête de la manifestation.
Officiellement, ce sont près de 500.000 cubains qui ont manifesté dans les rues de la capitale, le long du Malecon, faisant office de promenade de front de mer d’une longueur de 8 kilomètres, où la représentation diplomatique américaine a éli domicile…
Devant l’ambassade américaine, une « Tribune Anti-impérialiste » a été dressée pour une prise de parole du président de la République de Cuba. Le dirigeant cubain a situé rapidement le contexte de la marche du peuple cubain et l’objectif des États-Unis qui espèrent « déchirer la dignité de ce peuple, par le garrot », une prétention « brisée aujourd’hui », avec cette marche massive et combattante « qui démontre combien l’honneur de notre Patrie demeure élevé », a-t-il notamment dit.
« Levez le blocus! Nous ne sommes pas des terroristes, retirez-nous de la liste ».
Il a cité les nombreuses déclarations de « personnalités américaines et d’autres parties du monde », qui, à un mois du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, demandent au président Biden d’user de son pouvoir pour qu’il retire au moins de cette liste « le nom d’une nation qui n’aurait jamais dû exister ».
Il faudra rappeler que, chaque année, l’AG de l’ONU vote à une majorité écrasante (moins 3 voix : USA, Israël, Ukraine) une motion politique qui réclame « le soutien au peuple cubain pour réclamer la fin de cette politique hostile et inhumaine », à l’instar de la dernière Ag de fin octobre 2024, qui a hautement réclamé la fin du blocus et le retrait de Cuba de « cette liste arbitraire et immorale ».
« Nous défilons pour dire au gouvernement des Etats-Unis de laisser le peuple cubain vivre en paix! », a déclaré le président cubain s’adressant à la foule agitant des drapeaux cubains.
Pour les Cubains, il s’agit d’une marche historique, « une marche pour la vie, l’honneur et la dignité, pour l’avenir du peuple cubain qui continue de répandre joie, confiance et optimisme, même au milieu de l’adversité ».
Aujourd’hui, le blocus économique, commercial et financier américain constitue « le principal obstacle au développement économique et social de Cuba ». Il « représente une violation massive, flagrante et systématique des droits de l’homme d’un peuple tout entier ». À cela il faudra ajouter cette inclusion injuste de Cuba dans la liste des pays qui parrainent le terrorisme, établie unilatéralement par le Département d’État, « qui ne cherche qu’à infliger un préjudice plus grave au peuple cubain ».
Car, comme l’a dénoncé le président cubain, « Lorsque les transactions financières sont visées et empêchées (…) le peuple cubain est privé d’aliments, de médicaments, de carburant, de biens, d’approvisionnement et de marchandises essentielles à sa survie ».
Pour rappel, la marche a été placée sous le signe de « Marche du peuple combattant contre le blocus et la présence de Cuba sur la liste des pays soutenant le terrorisme »,
Parmi les slogans scandés par la foule, citons particulièrement l’un qui explique tout : « Levez le blocus! Nous ne sommes pas des terroristes, retirez-nous de la liste ».
Il faudra espérer que Donald Trump, qui sera investi le 20 janvier, mettra en place ses déclarations pacifistes et abandonner son ancienne attitude à l’égard de Cuba pour favorisera une réconciliation historique avec La Havane en vue de construire un monde pacifié et apaisé.
Mohamed Khalil