«La langue amazighe a réussi à franchir plusieurs barrières technologiques»

Le Centre des Etudes Informatiques et des Systèmes d’Information et de Communication a organisé les 28 et 29 novembre 2016, un colloque international sur «Les technologies d’Information et de Communication pour l’Amazighe», au siège de l’Institut Royal de la Culture Amazighe.

Ont participé à cette manifestation des chercheurs nationaux et étrangers qui ont abordé des problématiques d’intégration de l’Amazigh dans les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC).

Le CEISIC a organisé les 28 et 29 novembre 2016 une conférence internationale sur «Les technologies de l’Information et de la Communication pour l’Amazighe» : Quels en sont les objectifs ?

Ataa Allah Fadoua : La conférence internationale sur les Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Amazighe (TICAM) a pour objectif de rassembler des chercheurs de disciplines relevant du domaine de la technologie de l’Information et de la Communication appliquée aux langues naturelles, afin de communiquer des travaux de qualité, d’échanger des idées nouvelles. Cette 7ème édition sera une opportunité, d’une part, pour dresser le bilan des travaux de recherche entamés dans le domaine de l’apprentissage et l’enseignement de l’amazighe médiatisés par la technologie, le traitement automatique des langues (la langue amazighe notamment), la graphie tifinaghe et le développement web et mobile. D’autre part, ce sera une occasion pour prospecter les démarches à entreprendre dans l’avenir.

Qui a participé à cette rencontre ?

Les participants à cette conférence internationale sont issus de différentes sphères émanant de l’industrie, de la société civile et d’organismes académiques nationaux et internationaux. Et dans ce cadre, je cite le groupe TRANSSION, spécialisé dans la recherche et le développement des produits de communication mobile, ainsi que des conférenciers d’universités étrangères, notamment l’Institut Royal de Technologie de Stockholm et l’Université de Gothenberg en Suède, l’Université de Leeds au Royaume-Uni, l’Université de Sidi Bel Abbes et l’Université de Tizi-Ouzou d’Algérie, le CNAM, le CEA de Paris, l’Institut de Phonétique de Strasbourg, LORIA de Nancy en France. Sans oublier les Universités marocaines, à savoir l’Université Al Akhawayn, l’Université Ibn Zohr, l’Université Mohammed V, l’Université Mohammed Premier, l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, l’Université Sultan Moulay Slimane.

Où en est l’introduction de la langue Amazighe dans les NTICs ?

Grâce aux efforts consolidés des différents chercheurs, la langue amazighe a réussi à franchir plusieurs barrières technologiques, dont : la reconnaissance officielle par l’organisation internationale de normalisation (ISO) de l’alphabet tifinaghe comme partie du plan multilingue de base ; l’homologation, par le Service de Normalisation Industrielle Marocaine, du clavier ; et le support du caractère tifinaghe normalisé par les systèmes d’exploitation Linux, Mac et Windows. Toutes ces avancées ont permis de mener des recherches sur le traitement automatique de l’amazighe, particulièrement au niveau de la création de ressources et d’outils linguistiques et pédagogiques. Ainsi, plusieurs réalisations ont été élaborées telles que la base de données terminologique, le conjugueur automatique de la langue amazighe, les applications Web et mobile pour l’apprentissage et le convertisseur latin-arabe-tifinaghe. Ce dernier sera abordé au cours de cette conférence sous une nouvelle perspective «Tifinaghe – Braille», qui prend en considération les besoins spécifiques de la communauté des non-voyants intéressée par l’apprentissage de la lecture et de l’écriture de la langue amazighe.

M.M.

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