Le Maroc décide de déverrouiller son ciel, dès ce mi-juin, en vue de permettre aux dessertes aériennes de reprendre du service du et vers le royaume. L’opération vaccinale qui va bon train, sanctionnée par une nette dégénérescence des cas d’infection, a visiblement incité le comité scientifique à recommander cette mesure progressive d’assouplissement, suite à ces indicateurs affirmatifs. Cette démarche si escomptée coïncide avec l’autorisation ordonnée par les autorités françaises de jeter l’ancre sur le territoire national, à partir du 9 juin, sachant que l’Hexagone représente le premier marché émetteur pour notre pays.
Il faut bien dire à ce propos, que cet allègement aérien est toujours tributaire de l’évolution virale et, partant, se déroulera conformément à un tri catégoriel et préventif des destinations ouvertes afin de contenir la pandémie et de préserver cette cadence ascendante en termes de lutte épidémiologique. Cette approche à la fois préventive et libératoire vient à point nommé pour fluidifier dans les conditions optimales, les prochains retour au bercail des marocains résidents à l’étranger, en cette saison estivale et se fermenter davantage, à la veille de la période hivernale, en direction des visiteurs d’outre-mer. Une belle aubaine en perspective pour relancer pour de bon un secteur touristique en souffrance, depuis une quinzaine de mois. De même, les diverses activités de l’industrie du tourisme sont amenées à se retrousser les manches pour affronter à la reprise qui s’annonce, certes, rude, vu les séquelles douloureuses occasionnées par l’inertie totale languissante, mais s’apparente au volontarisme manifeste de l’Etat de se frayer des issues salvatrices, à l’adresse de ce volet vital de l’économie nationale, pourvoyeur de revenus et de main d’œuvre et stabilisateur de paix sociale.
A cet égard, l’Office National Marocain du Tourisme a déjà mis sur pied un plan de redressement à court terme, se focalisant essentiellement sur le tourisme intérieur dont l’apport fut en permanence, la clé de voûte du secteur au moment son homologue extérieur reste aléatoire et subordonné de la conjoncture mondiale. Il est donc grand temps, si ce n’est une peine tardive, de se lancer, après l’amnésie aérienne, dans le combat farouche de s’octroyer la part de voyages, en allant dénicher les Tours Opérateurs autres que ceux qui « déplument » notre offre sur le marché, en réinventant la promotion du produit régional respectif, en assurant un volume capacitaire idoine et en se conduisant en promoteurs épris de civisme, de sérieux et de loyalisme, afin de persuader les visiteurs à se rendre dans le pays. Le tourisme est trop porteur à la nation pour que les décideurs du secteur aussi bien centraux que régionaux s’en dérobent et s’y comportent à la légère.
C’est une priorité à laquelle on y a mis tant d’argent des contribuables et pour l’essor de laquelle on s’est résolument engagé en tant que vocation fondamentale, dictée par le potentiel naturel, la proximité stratégique, la sécurité, l’hospitalité et la stabilité du pays. On n’a donc plus le droit d’y tourner le dos et de se plier l’échine face à la compétitivité acharnée des concurrents en la matière. C’est à l’Etat de se ressaisir pour redorer son blason !