Nada Lmisri
Dans le cadre des rencontres littéraires mensuelles de l’Institut Français de Tétouan, L’écrivaine Loubna Serraj a été l’Invitée du mois pour présenter son premier roman « Pourvu qu’il soit de bonne humeur », lauréat en 2021 du 1er Prix Orange du Livre en Afrique, qui récompense chaque année un talent littéraire africain francophone.
Cette rencontre littéraire qui a été animée par Roa Lmisri, cadre pédagogique et docteure en littérature et cinéma, a connu la présence d’un public intellectuel intéressé par la culture et la littérature (enseignants, formateurs, élèves, étudiants, écrivains, poètes, critiques, artistes, …), qui l’a honorée de sa présence et a participé activement à un débat si animé et enrichissant avec des interventions pertinentes portant sur les thèmes du roman.
Après une présentation de l’invitée et de son roman, la modératrice a évoqué plusieurs points concernant le lancement de Loubna Serraj dans l’écriture romanesque et son rapport avec son métier en tant qu’éditrice et le choix de l’époque des années quarante, cinquante et soixante comme cadre temporel de son récit. Ensuite, la modératrice a discuté avec l’écrivaine des diverses thématiques sur lesquelles nous interroge le roman.
« Pourvu qu’il soit de bonne humeur » est une invitation à voyager dans le temps : plusieurs décennies nous séparent de l’époque où se déroulent les événements du récit. Et à travers l’histoire de deux femmes Maya et sa petite-fille Lilya, l’autrice dénonce les violences conjugales à l’égard des femmes et le pardon de ses auteurs et interpelle le lecteur sur la condition de la femme dans la société marocaine autrefois et aujourd’hui, les rapports de domination et la notion de liberté. C’est un écrit sur la quête de la liberté et la volonté de l’émancipation et de l’indépendance de la femme.
L’autrice nous a confié que dans son roman, l’histoire est «avant tout, une réflexion sur la liberté. Celle à laquelle on aspire. Celle que l’on chérit. Celle que l’on arrache, malgré tous les enfermements. Celle dans laquelle on s’illusionne, nous berçant de chimère ». Pour elle, « Maya et Lilya, à travers le temps et l’espace, ouvrent, entament un dialogue sur la liberté… sur fond de violences conjugales, persistantes dans les années cinquante comme aujourd’hui ». Elle nous a mentionné qu’à travers ce premier roman, elle a tenté d’aborder différentes questions, ajoutant qu’elle n’espère nullement les régler ou les résoudre parce que le livre, selonelle, « conduit juste à une prise de conscience ou à une réflexion sur telle ou telle question ».
Loubna Serraj est écrivaine, éditrice et chroniqueuse radio. Après des années d’expérience entre la France et le Maroc, au sein d’entreprises puis comme consultante dans un cabinet qu’elle a créé, en stratégie éditoriale et marketing de contenu, Loubna Serraj fait de ses passions, la lecture et l’écriture, son métier. Elle tient, depuis des années, un blog dans lequel elle livre ses « élucubrations » littéraires, sociales et politiques sur des sujets d’actualité avec un regard volontairement décalé. Paru en mars 2020, « Pourvu qu’il soit de bonne humeur » est son premier roman. Il a été lauréat du Prix Orange du Livre en Afrique en 2021.