Prix de la Culture Amazighe 2015

Fatima Boukhris, Prix Honorifique

«Dans le cadre de la commémoration du discours royal D’Ajdir, l’IRCAM organise chaque année le Prix de la Culture Amazighe au cours duquel différents prix sont décernés à des compétences dans le domaine de la langue et de la culture amazighes. C’est dans ce cadre qu’on m’a décerné le prix honorifique de la Culture Amazighe dont je suis fière parce qu’il est décerné par une institution. C’est une reconnaissance fondamentale, d’autant qu’elle est institutionnelle. C’est très important pour le développement, l’encouragement et la promotion de la langue et de la culture amazighes. Cette année, plusieurs compétences ont reçu des prix, dont moi parce je suis universitaire et chercheure. C’est un encouragement, une reconnaissance de l’importance de la recherche sur la langue et la culture amazighes. C’est aussi une reconnaissance de l’apport de l’université marocaine».

M’hamed Sallou, directeur du CEALPA

sellou«Cette édition était très importante dans la mesure où les œuvres étaient de grande qualité. J’étais dans le comité de la catégorie de films. Dans cette catégorie, on a  constaté qu’il y a un potentiel très important qu’il faut tirer vers le haut et dans lequel il faut investir afin de développer le cinéma marocain. Il y’a un trésor en matière d’acteurs et de films documentaires. Cela n’existait pas auparavant. Cette édition va donner un nouveau souffle aux créateurs amazighs dans les différents domaines de la création. Edition après édition, on est rigoureux dans le choix des œuvres en lice. Nous avons dépassé cette phase d’encouragement pour passer à celle du mérite. Je pense que ce prix de la culture amazighe va se développer encore plus dans les années avenir».

Najate Nerci, prix national de la pensée et  de la recherche

najat-narci«Bien entendu, je ne peux qu’être fière du prix national de la recherche qui m’a été décerné par l’institut royal de la culture amazighe pour mon ouvrage «Métamorphoses du mythe d’Ounamir : Enjeux de production, de réception et d’imaginaire». Mais au-delà de cette consécration, ce qui m’émeut au plus haut niveau c’est la reconnaissance d’un travail sur un mythe représentant une richesse culturelle inouïe et une vitalité insoupçonnable, et qui fait partie d’une mythologie amazighe méconnue et en pleine émergence. A l’origine oral, l’accès du mythe d’Ounamir à l’univers de l’écrit lui a permis d’être au centre d’un conflit d’interprétations que ce soit au niveau de sa réécriture (roman, poésie, théâtre) ou au niveau de sa lecture. L’absence du texte originel du mythe, un texte unique, clos et fixé par écrit a permis la genèse de plusieurs versions, qui continuent à être collectées et qui présentent parfois des dissimilitudes reflétant ce conflit d’interprétations et de positions : éthique, idéologique, religieuse, identitaire, etc… ainsi que des réceptions divergentes de la part des producteurs du mythe et de ses récepteurs. Par ailleurs, le mythe d’Ounamir s’ouvre sur des problématiques qui dépassent le cadre local qui l’a vu naître. Les conflits qu’il pose s’étendent à des angoisses existentielles humaines et universelles telles la fragilité de l’être humain devant la fatalité, le manque ontologique éternel qui le caractérise, et une impuissance accablante à réunir le vouloir et le pouvoir. Mais le point le plus marquant dans l’histoire du mythe ounamirien demeure son passage d’un objet interprété à un sujet interprétant, c’est-à-dire d’un simple texte à analyser à un outil d’analyse, à l’instar du mythe d’Œdipe, d’un complexe psychique maghrébin et d’une conscience identitaire amazighe. En somme, l’objectif de notre travail était double : le premier était de renouer avec un patrimoine à travers un mythe qui témoigne de la spécificité culturelle marocaine et maghrébine, le second était de tenter de le faire émerger du simple traitement univoque et clos en proposant une démarche pluridisciplinaire et une lecture palimpsestueuse. Je tiens, par ailleurs, à saluer l’IRCAM pour les efforts déployés pour la promotion et l’épanouissement de la langue et la culture amazighes, pour la défense de la diversité linguistique et culturelle de notre Maroc et pour cette consécration de mon ouvrage sur le mythe d’Ounamir, un mythe fécond en potentiel imaginaire à même de nourrir les productions littéraires et culturelles».

Ahmed Baidou, prix national des arts

ahmed-baidou-1«Le prix du film documentaire de la Culture Amazighe est une deuxième consécration. Le prix est un honneur, mais aussi et surtout un engagement afin que les créations amazighes soient au niveau des attentes et confrontent les contraintes et entraves. La situation de ceux qui travaillent dans le domaine du cinéma au Maroc, notamment les amazighophones est une situation difficile vu la rareté des productions. Beaucoup d’amazighophones dans le domaine du cinéma ne travaillent pas toute l’année. Bref, pour créer il faut les meilleures conditions de travail pour que ce cinéma ait la place qu’il mérite».

Mohamed Nait Youssef

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