Processus de paix : Mitchell de retour sous fond de blocus Israélien

Initialement prévue pour mardi, la rencontre a été ajournée. C’est ce qu’a déclaré Saëb Erakat, principal négociateur palestinien

 

Il s’agira de la première rencontre entre les deux responsables depuis la reprise du dialogue israélo-palestinien, via le lancement de pourparlers indirects sous l’égide des Etats Unis, le 9 mai. Washington avait annoncé le retour de M. Mitchell dans la région sans préciser la date.

Ces négociations, dites de «proximité», consacrent les efforts de Washington pour débloquer le processus de paix au Proche-Orient après le gel par les Palestiniens des négociations directes en décembre 2008, à la suite de l’offensive israélienne contre le mouvement islamiste Hamas à Gaza. A peine commencées, les discussions ont toutefois achoppé sur le contentieux des colonies juives, Israël refusant de s’engager à un gel de la colonisation à Jérusalem-Est annexée.

Le président américain Barack Obama a affirmé mardi dernier, dans un entretien téléphonique avec le président Abbas, la nécessité pour Israéliens et Palestiniens de «s’abstenir de toute mesure provocatrice».

Dans le cadre du blocus mené par israel au niveau des points de passage, l’intellectuel juif américain Noam Chomsky a déclaré dimanche avoir été empêché par les autorités israéliennes de se rendre en Cisjordanie, où il doit intervenir devant une université palestinienne. Chomsky a expliqué à la chaîne de télévision 10 (privée) avoir été empêché d’entrer en Cisjordanie, où il a été invité à donner une conférence lundi à l’université Bir Zeit, près de Ramallah, en venant de Jordanie, au point de passage contrôlé par les Israéliens. «J’y suis allé avec ma fille et deux vieux amis. Nous nous sommes rendus normalement à la frontière où nous avons tous été interrogés. Ils s’intéressaient particulièrement à moi», a raconté le professeur de linguistique de l’Institut de technologie du Massachusetts (nord-est).

Les gardes-frontières, qui «répercutaient des questions du ministère (israélien) de l’Intérieur», étaient «très polis», a-t-il dit, ajoutant toutefois s’être vu refuser le droit de franchir le poste.

«Le gouvernement n’aime pas le genre de choses que je dis et ils n’ont pas aimé le fait que je ne parle qu’à Bir Zeit et pas aussi devant une université israélienne», a-t-il dit. «Je leur ai demandé s’ils connaissaient un seul gouvernement au monde qui aime les choses que je dis», a-t-il ajouté.

Une porte-parole du ministère de l’Intérieur a déclaré que Noam Chomsky se trouvait toujours à la frontière et pourrait peut-être être autorisé à se rendre en Cisjordanie. «Nous vérifions la situation avec les responsables des services de sécurité», a déclaré Sabin Hadad. La décision de ne pas laisser le linguiste rentrer immédiatement en Cisjordanie semble relever d’une «sorte de malentendu», a-t-elle dit, ajoutant qu’il ne figurait sur «aucune liste» noire.

Le député palestinien Moustafa Barghouti, à l’origine de la venue du linguiste, a dénoncé un acte illustrant «la nature du gouvernement israélien, qui s’oppose à la liberté d’expression». Noam Chomsky, 81 ans, est un critique virulent de la politique étrangère américaine. Il a souvent dénoncé l’occupation israélienne des territoires palestiniens.

 

 

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