Rafah sous la menace d’une offensive sioniste

Le monde redoute un nouveau carnage

La menace d’une large agression sioniste persiste dimanche contre Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où la communauté internationale redoute « des dizaines de milliers de morts » parmi la population civile qui bénéficiera d’un « passage sécurisé » pour en partir selon le Premier ministre israélien.

Plus de 1,3 million de Palestiniens vivent à Rafah selon l’ONU, dont une grande majorité des civils ayant fui la guerre qui fait rage depuis quatre mois entre Israël et le Hamas. Benjamin Netanyahu y a ordonné mercredi la préparation d’une opération militaire.

« La victoire est à portée de main. Nous allons le faire. Nous allons prendre les derniers bataillons terroristes du Hamas et Rafah, qui est le dernier bastion », a déclaré M. Netanyahu dans un entretien à la chaîne ABC News qui sera diffusé dimanche et dont des extraits ont été diffusés samedi soir.

« Nous allons le faire tout en assurant un passage sécurisé à la population civile pour qu’elle puisse quitter » les lieux, a-t-il ajouté.

La communauté internationale, y compris les alliés des sionistes, a mis en garde « contre une catastrophe et un massacre qui pourraient aboutir à des dizaines de milliers de martyrs et de blessés ».

L’agression sioniste suscite l’inquiétude des arabes aussi et notamment en Arabie saoudite, dont la diplomatie a prévenu samedi « des répercussions très graves » sur la population civile d’un assaut contre Rafah.

« La violation continue du droit international et du droit humanitaire international confirme la nécessité d’une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’ONU pour empêcher Israël de provoquer une catastrophe humanitaire », ajoute le communiqué de Ryad.

Samedi, de nouvelles frappes israéliennes ont visé Rafah, tuant cinq policiers, selon des sources de sécurité palestiniennes. Les forces israéliennes ont indiqué que deux hauts responsables militaires du mouvement islamiste palestinien avaient été tués dans l’une de ces frappes.

L’armée et l’agence de la sécurité intérieure israéliennes ont par ailleurs affirmé samedi avoir découvert dans la ville de Gaza un tunnel du Hamas sous le quartier général de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

Environ 1,7 million de personnes, selon l’ONU, sur un total de 2,4 millions d’habitants, ont fui leur foyer depuis le 7 octobre, beaucoup d’entre elles déplacées plusieurs fois à travers le territoire dévasté, assiégé par Israël et plongé dans une crise humanitaire majeure.

Rafah, adossée à la frontière fermée avec l’Egypte, est le dernier grand centre urbain où l’armée n’a pas encore pénétré. Cette ville, transformée en un gigantesque campement de fortune, est le principal point d’entrée pour l’aide humanitaire, toujours insuffisante.

« Nous sommes entre la vie et la mort. Nous vivons dans l’instant », témoigne Bassel Matar, un homme réfugié à Rafah.

Le déplacement forcé de plus d’un million de Palestiniens « sans trouver un endroit sûr où aller (…) aurait des conséquences catastrophiques », a averti Nadia Hardman, spécialiste des droits des migrants et des réfugiés pour Human Rights Watch.

L’ONU et les Etats-Unis, principal allié d’Israël, s’inquiètent du sort des civils. Le président américain Joe Biden avait haussé le ton jeudi contre Israël, jugeant « excessive » sa « riposte » à l’attaque du 7 octobre.
Pour le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, une éventuelle offensive de l’armée israélienne à Rafah s’apparenterait à « une catastrophe humanitaire indescriptible ».

A quelques kilomètres au nord, à Khan Younès, les combats se concentrent dans l’enceinte de l’hôpital Nasser, le plus grand du sud de Gaza, assiégé par les chars des forces sionistes où se trouvaient encore samedi 300 employés, 450 blessés et 10.000 déplacés, selon le ministère de la Santé palestinien.

Trois personnes, dont deux civils, ont par ailleurs été tuées samedi dans des frappes israéliennes au Liban, dont l’une visait un responsable du mouvement palestinien Hamas qui a survécu, ont indiqué des sources de sécurité libanaise et palestinienne à l’AFP.

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