Cesser de jubiler !

On aimerait bien avoir un tourisme de «très bonne santé !», tel que certains ont dû laisser entendre à propos de la station balnéaire de la capitale du Souss. Mais, en toute franchise, est-ce le cas, à présent ? A dire vrai et sans aucune complaisance à cet égard, on serait encore loin de pousser de pareils soupirs de satisfaction.

La «bonne santé» du secteur est toujours dans les ténèbres du tunnel et peine à en sortir ! De grâce, si on voudrait rendre service au tourisme dans cette contrée, vouée à coup sûr, à un avenir florissant, tâchons d’invoquer les maux et d’évoquer les remèdes, sans verser démesurément dans le satisfecit. La cité «martyre» est trop chère pour y remuer le fer dans sa plaie blessée par des esclaffées  trompeuses !

Et ce n’est guère la nuée des visiteurs nationaux qui prend d’assaut la cité de prédilection chaque période estivale, qui va démentir le constat criant du tourisme.En fait, mis à part certains  hôtels qui sont censés se payer le luxe d’atteindre un taux de remplissage oscillant 75%de leur capacité litière, la majeure partie  vivote dans la misère.  Pis encore, la seconde et la troisième ligne ne font qu’endurer le calvaire pour joindre les deux bouts.

En effet, la disparité est si criarde qu’on aurait froid aux yeux d’émettre quelconque assentiment, frôlant la dérision. Face à ces inégalités irritantes, la moyenne du taux d’occupation dont les chiffres rendus publics, en termes  d’arrivées, semblent en rupture avec la réalité, tend inévitablement à chuterau plus bas. Faut-il, pour autant, se montrer jubilatoire, jusqu’à prêcher «la bonne santé» du secteur en état cliniquement souffreteux ?

Antonio Gramsci, le philosophe italien, disait un jour : «Allier le pessimisme de la raison et l’optimisme de la volonté !». La citation du penseur marxiste refléterait un peu l’attitude qu’on pourrait scruter vis-à-vis de la situation touristique qui prévaut dans un site balnéaire aussi «controversé» qu’Agadir. Ne pas trop s’alarmer en cas de débâcle à concéder ni trop glousser pourune légère progression à mettre sous la dent, serait bel et bien, une conduite beaucoup plus raisonnée.

Dans d’autres cieux qui respectent le domaine ets’y comportent de manière honnête et franche, on s’enrage si le flux des touristes régresse et s’attelle à redresser la situation au plus vite. Avec un volume d’hébergement national qui ne  dépasse pas plus les 200 000 lits pour tout et en tout, alors que rien qu’une destination desÎles Canaries comme Tenerife en fait plus, on devra bien rougir de honte au lieu de s’empresser de boire du petit lait !

De quoi s’arracher les cheveux, quand on s’aperçoit qu’on aurait encore le culot d’encenser la convalescence d’un secteur aussi morbide, au sein d’une destination en mal de gouvernance !

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